Comme un air de Grèce dans la fantasy française
Critique de La ville sans vent d’Éléonore Devillepoix, Hachette Livre, 2020.
La ville sans vent est un roman de fantasy destiné principalement à des lecteurs entre deux âges (enfance et adulte, il s’entend) mais qui se lit avec plaisir même par ceux qui ne rentrent plus dans ces catégories. Il constitue le premier volet d’une trilogie à paraître ainsi que le premier ouvrage d’E. Devillepoix.
Il relate l’histoire d’Arka, jeune Amazone à la recherche de son père, qui arrive dans la ville d’Hyperborée où résident des mages. Elle y rencontre Lastyanax, un jeune homme qui vient d’être promu mage et de perdre son mentor, assassiné dans des circonstances peu claires. Les destinées des deux protagonistes se retrouvent liées et les enquêtes sur les origines d’Arka et le meurtre du maître de Lastyanax s’entremêlent.
On trouve dans ce roman les éléments classiques de la fantasy tels que la mise en scène de jeunes personnages qui s’initient à la magie et qui partent à la découverte d’un nouveau monde dont ils doivent apprivoiser les codes. On appréciera le fait qu’il soit écrit en français et que les dialogues de la jeune Arka soient rendus dans une langue familière, ce qui donne un air de fraîcheur à ses propos.
La véritable particularité de ce livre – et la raison de ce billet dans le cadre de ce blog – réside dans l’inspiration et l’influence de la langue et de la culture grecque antique pour la création de l’univers imaginaire d’Hyperborée et de ses environs. Elles se reflètent essentiellement dans la terminologie, la nomenclature et la toponymie. Les personnages s’appellent Arka, Lastyanax, Phréton, Pétrocle ou encore Silène, dénominations à consonance hellénique ; la ville principale, Hyperborée, est située dans le froid du Nord – mais est entourée d’un dôme qui conserve ainsi un climat clément ; elle est gouvernée par le Basileus, dont le Conseil, qui siège dans le Magisterium, est composé entre autre d’un Stratège et d’un Éparque ; ont lieu des courses de cheval dans le stade ; on trouve aussi des animaux incroyables tels qu’un griffon ; en dehors d’Hyperborée, on entre-aperçoit un monde composé d’Amazones, guerrières redoutables qui rejettent la présence des hommes, et de colonies, telles que Themiscyra.
En somme, les protagonistes évoluent dans un environnement teinté d’hellénisme, qui charmera ou amusera les connaisseurs de la langue et de la culture d’Hérodote.