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Lapides Lousonnenses

Les inscriptions grecques et latines, voire osques ou ombriennes, constituent de beaux et précieux documents – et d’indispensables outils pédagogiques – pour l’enseignement de l’Histoire ancienne. Mais de moins en moins d’étudiant·e·s maîtrisent suffisamment les langues anciennes pour pouvoir exploiter ces documents dans leur libellé original. Par ailleurs, certains de ces textes sont de compréhension difficile.

Michel Aberson, maître d’enseignement et de recherches en Histoire ancienne à l’Université de Lausanne, souhaitait offrir à un large public un accès libre aux traductions françaises d’un certain nombre de ces textes. Elles sont accessibles sur la page Moodle (cliquer sur « Invité ») de l'Université de Lausanne, et désormais, elles sont également disponibles sur cette page.

Les traductions, avec leurs références, ont été réalisées par les collaboratrices et collaborateurs de l’Université de Lausanne. Elles sont en libre accès et peuvent être utilisées pour l’enseignement, la recherche et la publication, à la condition expresse que le nom de leur traductrice ou traducteur, ainsi que celui de son institution de rattachement, tels qu’ils figurent à la fin de chaque document, soient systématiquement mentionnés.

Si vous constatez des erreurs dans ces traductions, ou que vous souhaitez faire déposer sur ce site, à l’usage commun, une traduction que vous avez vous-même réalisée, n’hésitez pas à nous contacter via notre formulaire de contact.

  1. Lex luci Spoletina
  2. Dédicace du temple d’Hercules Victor
  3. Contrat d’adjudication de Pouzzoles
  4. « Bronze d’Alcantára »
  5. Cippus Abellanus
  6. Programme de constructions de L. Betilienus Vaarus
  7. Décret du pagus Herculaneus
  8. Loi de Tarente
  9. Pompéi, dédicace d’un bain de vapeur avec mention d’une loi coloniale
  10. Loi de Furfo
  11. Stèle de Cornelius Gallus
  12. Dédicace de constructions par L. Ateius Capito
  13. Épitaphe de Q. Aemilius Secundus
  14. Décret en faveur de Tettia Casta
  15. CIL IX, 1156, Aeclanum
  16. Valerius Pansa et Albucia Candida
  17. Dédicace d’une statue de Gavia Marciana et décret des décurions de Puteoli
  18. Lettre de Catane
  19. CIL XI, 5939, Tifernum Tiberinum
  20. Achèvement des thermes d’Albenga
  21. Reconstruction des bains de Paestum
  22. Construction de Théopolis
  23. Tabula Clesiana
  24. Trois règlements relatifs au droit des offrandes
  25. Dédicace à C. Arrius Antoninus
  26. CIL X, 1018 et CIL XI, 5182
  27. Dédicace et décret des décurions honorant C. Titius Chresimus

Lex luci Spoletina

Règlement d’un bois sacré à Spolète, Ombrie, IIIe s. av. J.-C. (?)

[H]once loucom | nequis violato | neque | exvehito neque | exferto quod louci |5 siet neque caiditod | nesei quo die res [dei]na | anua [fiet e]od died | [quod] rei dinai | [causa fi]at sine // [d]olo malo ced(re) | [li]ceto sequis | advorsum ead | violasit Iovei bovid |5 piaclum dato | seiquis scies | violasit dolo malo | et Io[vei] bovid piacl[um dato] | et a(sses) CCC | mo[ltai sunto] eius piacli |10 e[xactio] [dicatori esto].

Ce bois sacré, que nul ne le profane, n’en fasse sortir ni n’emmène quoi que ce soit qui appartienne au bois sacré et n’y procède à aucune coupe, sauf au jour de la cérémonie annuelle ; ce jour, pour autant que cela se fasse pour la cérémonie, qu’il soit licite, sans dol, d’y procéder à des coupes. Si quelqu’un commet une profanation à l’encontre des présentes dispositions, qu’il donne expiation à Jupiter au moyen d’un bœuf. Si quelqu’un commet une profanation en connaissance de cause et par dol, qu’il donne expiation à Jupiter au moyen d’un bœuf et que 300 as lui soient (imposés) à titre d’amende. Que l’exaction de l’expiation et de l’amende soient de la compétence du dicator.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL I2, 366 et 2872; ILS 4911; ILLRP 505 et 506.

Références : Wachter, R., Altlateinische Inschriften, Bern/etc., 1987, p.  426-432.

Modifié le : jeudi 4 février 2021, 22:24


Dédicace du temple d’Hercules Victor

Rome, 145 av. J.-C.

Dessin de la dédicace de Mumius

L(ucius) Mummi(us) L(uci) f(ilius) co(n)s(ol). Duct(u)| auspicio imperioque | eius Achaia capt(a) Corinto | deleto Romam redieit |5 triumphans. Ob hasce | res bene gestas quod | in bello uouerat | hanc aedem et signu(m) | Herculis Victoris |10 imperator dedicat.

Lucius Mummius, fils de Lucius, consul. Après que, sous sa conduite, ses auspices, son commandement, l’Achaïe eut été prise et la citadelle de Corinthe détruite, il revint à Rome triomphant. Pour avoir accompli cela d’heureuse manière, ce temple et la statue d’Hercule Victorieux qu’il avait fait vœu d’ériger en pleine guerre, général victorieux, il procède à leur dédicace

Dessin et traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL I2, 626


Contrat d’adjudication de Pouzzoles

Contrat d’adjudication de travaux publics, Pouzzoles (Puteoli), 105 av. J.-C., copie d’époque impériale

M(arcus) Avianius M(arci) f(ilius) | Coniunctus IIvir | iter(um) texit et tectum s(ua) p(ecunia) || Ab colonia deducta anno XC | N(umerio) Fufidio N(umeri) f(ilio) M(arco) Pullio duovir(is) | P(ublio) Rutilio Cn(aeo) Mallio co(n)s(ulibus) | operum lex II |5 lex parieti faciendo in area quae est ante | aedem Serapi trans viam qui redemerit | praedes dato praediaque subsignato | duumvirum arbitratu | in area trans viam paries qui est propter |10 viam in eo pariete | medio ostiei lumen | aperito latum p(edes) VI altum p(edes) VII facito ex eo | pariete antas duas ad mare vorsum proicito | longas p(edes) II crassas p(edem) I |(quadrantem) insuper id limen | robustum long(um) p(edes) VIII latum p(edem) I |(quadrantem) altum p(edis) |(dodrantem) |15 inponito insuper id et antas mutulos robustos | II crassos |(bessem) altos p(edem) I proicito extra pariete | in utramq(ue) partem p(edes) IV insuper simas pictas | ferro offigito insuper mutulos trabiculas / abiegineas II crassas quoqu<o>versus s(emis) inponito || ferroque figito inasserato asseribus abiegnieis | sectilibus crasseis quoqu<o>versus |(trientem) disponito ni plus |(dodrantem) | operculaque abiegnea inponito ex tigno pedario | facito antepagmenta abiegnea lata |(dodrantem) crassa |(semunciam) |5 cumatiumque inponito ferroque plano figito | portula(m)que tegito tegularum ordinibus seneis | quoqu<o>versus tegulas primores omnes in ante | pagmento ferro figito marginemque inponito | eisdem fores clatratas II cum postibus aesculnieis |10 facito statuito ocludito picatoque ita utei ad aedem | Honorus facta sunt eisdem maceria extrema paries | qui est eum parietem cum margine altum facito p(edes) X | eisdem ostium introitu in area quod nunc est et | fenestras quae in pariete propter eam aream sunt |15 pariete{m} opstruito et parieti qui nunc est propter | viam marginem perpetuom(!) inponito eosq(ue) parietes | marginesque omnes quae lita non erunt calce | harenato lita politaque et calce uda dealbata recte | facito quod opus structile fiet in te[r]ra calcis |20 restinctai partem quartam indito nive maiorem | caementa(m) struito quam quae caementa arda | pendat p(ondo) XV nive angolaria(m) altiorem |(trientem) |(semunciam) facito || locumque purum pro eo opere reddito | eidem sacella aras signaque quae in | campo sunt quae demonstrata erunt | ea omnia tollito deferto componito |5 statuitoque ubei locus demonstratus | erit duumvirum arbitratu | hoc opus omne facito arbitratu duovir(um) | et duovira[l]ium qui in consilio esse | solent Puteoleis dum ni minus viginti |10 adsient cum ea res consuletur quod | eorum viginti iurati probaverint probum | esto quod ieis inprobarint inprobum esto | dies operis K(alendis) Novembr(ibus) primeis dies pe<c>un(iae) | pars dimidia dabitur ubei praedia satis |15 subsignata erunt altera pars dimidia solvetur | opere effecto probatoque C(aius) Blossius Q(uinti) f(ilius) | |(sestertiis) MD idem praes(tat?) Q(uintus) Fuficius Q(uinti) f(ilius) | Cn(aeus) Tetteius Q(uinti) f(ilius) C(aius) <G>ranius C(ai) f(ilius) Ti(berius) Crassicius

Marcus Avianius Coniunctus, fils de Marcus, duumvir à deux reprises, a fait construire le toit ; et le toit, (il l’a fait construire) à ses frais. La nonantième année depuis la fondation de la colonie, Numerius Fufidius, fils de Numerius, et Marcus Pullius étant duumvirs[1], Publius Rutilius et Gnaeus Mallius étant consuls, cahier des charges pour construction, no 2. Cahier des charges pour la construction d’un mur dans la cour située devant le temple de Sérapis, au-delà de la rue. L’adjudicataire fournira des garants et soumettra une liste de garanties foncières, au bon jugement des duumvirs. Dans la cour située au-delà de la rue, le mur qui longe la rue : qu’il perce une ouverture au milieu de ce mur ; qu’il la fasse large de 6 pieds, haute de 7 pieds. En avant de ce mur, du côté de la mer, qu’il construise deux antes, longues de 2 pieds, profondes d’un pied, 3 pouces. Qu’au-dessus il pose un linteau de chêne, long de 8 pieds, large d’un pied, 3 pouces, haut de 9 pouces. Au dessus (du linteau) et des antes, qu’il insère, en avant du mur, sur chacune des deux faces, 2 corbeaux de chêne, larges de 8 pouces, hauts d’un pied (chacun), dépassant du mur sur 4 pieds. Au-dessus, qu’il fixe, au moyen de clous en fer, des doucines peintes. Au-dessus des corbeaux, qu’il pose 2 poutrelles en sapin, épaisses, sur chaque côté, de 6 pouces, et qu’il les fixe par des clous en fer. Qu’il chevronne avec des chevrons de sapin sciés, épais, sur chaque côté, de 4 pouces, sans que la distance entre chacun d’entre eux ne dépasse 9 pouces, et qu’il pose par-dessus des voliges en sapin ; qu’il les fasse à partir de poutres épaisses d’un pied. Qu’il y fixe des lames en sapin, larges de 9 pouces, épaisses d’un demi-pouce, et qu’il y fixe une cimaise au moyen de clous en fer à tête plate. Qu’il couvre la porte, de chaque côté, de tuiles disposées à raison de six par rang ; qu’il fixe les tuiles du premier rang aux lames à l’aide de clous en fer et qu’il pose un couronnement au-dessus (de la dernière rangée). Que le même (adjudicataire) fasse 2 battants de porte à claire-voie avec des jambages en chêne rouvre, les pose, les munisse d’une fermeture, les passe à la poix, tout comme cela a été fait au temple d’Honos. Le mur qui est au fond de la cour, que le même (adjudicataire) le surélève sur 10 pieds de haut, couronnement compris. La porte qui sert (actuellement) d’entrée à la cour et les fenêtres, ouvertes dans ce mur, qui donnent sur la cour, que le même (adjudicataire) les obstrue par de la maçonnerie et qu’il pose un couronnement continu sur le mur qui sépare actuellement la cour de la rue. Toutes ces élévations en maçonnerie et tous ces couronnements qui ne seront pas (déjà) crépis, qu’il les couvre d’un crépi de sable et chaux qu’il lissera puis blanchira au lait de chaux, en procédant dans les règles de l’art. Les structures maçonnées, (qu’il les fasse en utilisant un mortier pour lequel) il ajoutera ¼ de chaux dans (¾ de) terre (pouzzolane) ; et qu’il n’utilise pas de pierres plus grosses que celles qui, à sec, pèsent 15 livres, ni de pierres d’angle plus hautes que 4½ pouces. Et qu’il restitue propre l’emplacement du chantier. Les chapelles, autels, statues qui se trouvent dans la cour, celles qui lui auront été indiquées, que le même (adjudicataire) les enlève toutes, les transporte, les reconstitue et les installe là où l’emplacement (de chacun d’entre eux lui) aura été indiqué, au bon jugement des duumvirs. L’ensemble du travail, qu’il l’exécute au bon jugement des duumvirs et des anciens duumvirs qui siègent habituellement à Pouzzoles au Consilium, pour autant qu’ils soient au moins vingt présents lorsque cet objet sera soumis à délibéré. Pour autant qu’(au moins) vingt d’entre eux, sous serment, en aient approuvé l’exécution conforme, le travail sera tenu pour approuvé ; s’ils ont refusé l’approbation, il sera tenu pour non-approuvé. Délai (d’exécution) du travail : 1er novembre courant. Délai de paiement : les 50% (de la somme) seront versés lorsque la liste des garanties foncières aura été soumise. Les autres 50% seront acquittés une fois l’ouvrage exécuté et approuvé. Gaius Blossius, fils de Quintus, (a obtenu le contrat) pour 1’500 sesterces. Il se porte lui-même garant. (Témoins / autres garants ? ) : Quintus Fuficius, fils de Quintus, Gnaeus Tetteius, fils de Quintus, Gaius Cranius, fils de Gaius, Tiberius Crassicius.

[1] 105 av. J.-C. L’inscription que nous avons est une copie d’époque impériale.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne, sur la base de la publication de Th. Wiegand, 1894.

Texte latin : CIL X, 1781

Références : Wiegand, Th., Die Puteolanische Bauinschrift sachlich erläutert, Leipzig, 1894.


Bronze d’Alcántara

Concession de droits par un général romain à un peuple indigène, Espagne, 104 av. J.-C., dite « Bronze d’Alcantára »

C(aio) Mario C(aio) Flavio [co(n)s(ulibus)] | L(ucio) Caesio C(ai) f(ilio) imperatore populus Seanoc[orum se suaque] | dedit L(ucius) Caesius C(ai) f(ilius) imperator postquam [eos in deditionem] | accepit ad consilium ret(t)[u]lit quid eis im[perandum] |5 censerent de consili(i) sententia imperav[it armas obsides(?)] | captivos equos equas quas cepis(s)ent [traderent haec] | omnis dederunt deinde eos L(ucius) Caesius C(ai) [f(ilius) imperator liberos] | esse iussit agros et aedificia leges cete[raque omnia] | quae sua fuissent pridie quam se dedid[issent quaque] |10 extarent eis red(d)idit dum populus [senatusque] | Ro{o}manus vellet deque ea re eos [Romam mittere(?)] | {e}ire iussit legatos Cren[us(?)] | Arco Cantoni f(ilius) legat(i)

Sous [le consulat] de Gaius Marius et de Gaius Flavius. Lucius Caesius fils de Gaius étant imperator, le populus Seanoc[--- se] donna. Lucius Caesius fils de Gaius, imperator, après qu’il [les] eut reçus [en deditio], en référa à son consilium (en demandant) ce que ceux-ci estimaient qu’il fallait leur or[donner]. Sur avis du consilium, il leur donna l’ordre de [rendre tous] les prisonniers, chevaux, juments qu’ils avaient pris. Ils rendirent toutes [ces choses]. Ensuite, eux, Lucius Caesius [fils] de Gaius, [imperator], ordonna qu’ils fussent [libres] et leur rendit les terres et les constructions, les lois et toutes les au[tres choses] qui étaient à eux la veille du jour où ils s’étaient don[nés], [celles qui] étaient là, tant que le peuple [et le sénat] romains le voudraient. Et sur la présente affaire, il ordonna aux envoyés [qui étaient là …] d’aller [… ?]. Cren[us ? fils de …], Arco fils de Cantonus, envoyés.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : AE 1984, 495

Références : Díaz Fernández, A., « Deditio, restitutio y cláusulas revocatorias en el Bronce de Alcantára (AE 1984, 495) », in : García Riaza, E. Sanz, A.-M. (eds.), In fidem venerunt. Expresiones de sometimiento a la República Romana en Occidente (Occidens 3), Madrid, 2019, p. 167-191.


Cippus Abellanus

Convention entre deux cités de Campanie pour la gestion d’un sanctuaire commun, dite « Cippus Abellanus », Abella, IIe s. av. J.-C.

Face A

1 ++𐌔•𐌉𐌀𐌌•𐌝𐌞𐌝𐌉𐌊𐌉𐌓𐌉𐌕𐌔𐌄𐌅•𐌝𐌞𐌉𐌉𐌀𐌌 maiiúí vestirikiíúí mai(eís) s++(---?)
+𐌕𐌔𐌝𐌀𐌅𐌊•𐌝𐌄𐌍𐌖𐌓𐌓𐌄𐌅𐌔•𐌃𐌉𐌊𐌖𐌐𐌖𐌓𐌐 prupukid sverruneí kvaístụ-
𐌝𐌞𐌉𐌉𐌀𐌌•𐌌𐌝𐌍𐌝 • 𐌝𐌞𐌍𐌀𐌋𐌋𐌄𐌁𐌀•𐌝𐌄𐌓 reí abellanúí vac. íním maiiúí
𐌝𐌞𐌕𐌀𐌋𐌀𐌊𐌖𐌐•𐌉𐌀𐌌•𐌝𐌞𐌝𐌉𐌊𐌅𐌞𐌋 lúvkiíúí mai(eís) pukalatúí
5 𐌝𐌞𐌕𐌀𐌋𐌀𐌊𐌖𐌐•𐌉𐌀𐌌•𐌝𐌞𐌝𐌉𐌊𐌅𐌞𐌋 medíkeí deketasiúí núvlạ-
[---]++𐌋𐌋𐌄𐌁𐌀•𐌔𐌝𐌞𐌕𐌀𐌂𐌝𐌋•𐌌𐌝𐌍𐌝 • 𐌝𐌞𐌍 núí vac. íním lígatúís abellạṇ[úís]
𐌔𐌝𐌞𐌍𐌀𐌋𐌅𐌞𐌍•𐌔𐌝𐌞𐌕𐌀𐌂𐌝𐌋•𐌌𐌝𐌍𐌝 íním lígatúís núvlanúís
𐌃𐌞𐌍𐌉𐌂𐌍𐌀𐌕•𐌔𐌝𐌄𐌕𐌀𐌍𐌄𐌔•𐌔𐌞𐌐 pús senateís tanginúd
[.]+𐌕𐌀𐌂𐌝𐌋•𐌃𐌝𐌐𐌔𐌞𐌓𐌞𐌕𐌞𐌐•𐌔𐌝𐌄𐌅𐌖𐌔 suveís pútúrúspíd lígatụ́s
10 +𐌖+•𐌃𐌄𐌍𐌄𐌁𐌌𐌞𐌊•𐌔𐌔𐌊𐌄•𐌔𐌍𐌀𐌚𐌖𐌚 fufans ekss kúmbened p̣uẓ
+𐌞•𐌔𐌝𐌄𐌋𐌊𐌄𐌓𐌄𐌇•𐌌𐌞𐌋𐌊𐌀𐌓𐌀𐌊𐌀𐌔 sakaraklúm herekleís ụ́p
[---]𐌓𐌄𐌄𐌕•𐌌𐌝𐌍𐌝•𐌕𐌔𐌝 𐌃𐌞𐌐•𐌃𐌉𐌂𐌀𐌀𐌋𐌔 slaagid púd íst íním teer[úm]
[---] 𐌃𐌞𐌋𐌊‍𐌀𐌓‍𐌀𐌊𐌀𐌔•𐌃𐌞𐌔𐌝𐌄•𐌐𐌞•𐌃𐌞𐌐 púd úp eísúd sakaraklúd [íst]
[---]+𐌄•𐌔𐌔𐌝𐌍𐌌𐌄𐌓𐌄𐌕•𐌓𐌄𐌕𐌍𐌀•𐌃𐌞𐌐 púd anter teremníss eḥ[trúís]
15 [---]𐌞𐌌•𐌞𐌉𐌍𐌄𐌌𐌄𐌓𐌄𐌕•𐌝𐌀𐌐•𐌕𐌔𐌝 íst paí teremenniú mú[íníkad]
[---]𐌓•𐌕𐌄𐌔•𐌞𐌕𐌚𐌞𐌓𐌐•𐌃𐌞𐌍𐌉𐌂𐌍𐌀𐌕 tanginúd prúftú set r[ehtúd (?)]
[---]𐌀𐌓𐌀𐌊𐌀𐌔•𐌊𐌝𐌃𐌝•𐌆𐌖𐌐•𐌃𐌞𐌍𐌌𐌀 amnúd puz ídík sakara[klúm]
[---]𐌝𐌍𐌝𐌞𐌌•𐌌𐌞𐌓𐌄𐌕•𐌊𐌝𐌃𐌝•𐌌𐌝𐌍𐌝 íním ídík terúm múíní[--- (?)]
[---]•𐌃𐌝𐌔𐌖𐌚•𐌝𐌄𐌓𐌄𐌕•𐌝𐌄𐌊𐌝𐌍𐌝𐌞𐌌 múíníkeí tereí fusíd [íním]
20 [---]•𐌔𐌝𐌄𐌋𐌊𐌀𐌓𐌀𐌊𐌀𐌔•𐌔𐌝𐌄𐌔𐌝𐌄 eíseís sakarakleís í[ním]
[---]𐌓𐌚•𐌚𐌖+𐌕𐌀𐌕𐌊𐌖𐌓𐌚•𐌔𐌝𐌄𐌓𐌄𐌕 tereís fruktatịuf fr[---]
[---]++𐌓+𐌕𐌞𐌐•𐌞𐌊𐌝𐌍𐌝𐌞𐌌 [---] [---] múíníkú pútụ́rụ́ṃ [píd]
[---]𐌞𐌍𐌀𐌋𐌅𐌞𐌍•𐌕𐌅𐌀 • 𐌃𐌝 [---] [fus]íd vac. avt núvlanú[---]
[---] 𐌞++𐌝𐌝𐌚•𐌔𐌝𐌄𐌋𐌊𐌄𐌓𐌄𐌇• +[---] [---]+ herekleís fííṣṇú [---]
25 [---] 𐌃𐌀𐌋𐌅𐌞𐌍•𐌃𐌝𐌐𐌔𐌝𐌐• [---] [---] píspíd núvlad [---]
[---]𐌓𐌕•𐌕𐌔𐌝•𐌄𐌋𐌄++𐌀[---] [---]AÍ+ELE íst TR[---]
[----- (6 lignes)] [------ (6 lignes) ]

Tentative de traduction française :

Entre (?) Maiís Vestirikiís, (fils) de Maiís, [...] prukupid sverruneí, questeur d’Abella,
et Maiís Lúvkiís, (fils) de Maiís, pukalatúí, meddix deketasiís de Nola,
et les délégués de Nola et les délégués d’Abella, lesquels par décision de leurs sénats
(respectifs) étaient délégués, ainsi a-t-il été convenu :
[l. 11] Que le sanctuaire d’Hercule qui est auprès de la slag-, et le terrain qui est auprès de
ce sanctuaire, (ce ?) qui est entre les bornes [...] – lesquelles bornes par décision
commune ont été disposées (?) selon un périmètre (?) rectiligne (?) – que ce sanctuaire
et ce terrain seraient (en ?) commun(s) (?) sur un terrain commun ; et que de ce
sanctuaire et de ce terrain l’usufruit serait [usu]fr[uit (?)] commun aux uns et aux autres.
[l. 23] Mais, [...] Nolan(s) (?) [...] le temple d’Hercule [...] tout ce qui/que [...] de Nola
(?) [...]
(lacune de 6 lignes)

Face B

[---] 𐌌𐌖𐌊𐌊𐌄 ekkum [svaí píd núvlanús]
[---]+++𐌊𐌀𐌓𐌀𐌁𐌝𐌝𐌓𐌕 trííbarakạṿụ́[m ---]
[---]•𐌌𐌞𐌍𐌓𐌄𐌐• [.]𐌞𐌕𐌝𐌌𐌝𐌉𐌋 liímítú[m] pernúm [puf]
[.]𐌉𐌚𐌄𐌌•𐌞𐌍𐌔𐌝𐌝𐌚•𐌔𐌝𐌄𐌋𐌊𐌄𐌓𐌄𐌇 herekleís fíísnú mefi[ú]
5 [.]++•𐌔𐌔𐌞𐌇𐌝𐌄𐌚•𐌃𐌀𐌓𐌕𐌇𐌄•𐌕𐌔𐌝 íst ehtrad feíhúss pú[s]
𐌓𐌚𐌌𐌀•𐌌𐌀𐌍𐌔𐌝𐌝𐌚•𐌔𐌝𐌄𐌋𐌊𐌄𐌓𐌄𐌇 herekleís fíísnam amfr-
𐌕𐌔𐌝𐌕𐌔𐌔𐌞𐌐•𐌌𐌀𐌝𐌅•𐌕𐌓𐌄𐌐𐌕𐌄 et pert víam {pússtíst}
𐌌𐌝𐌂𐌀𐌋𐌔•𐌍𐌉𐌕𐌔𐌞𐌐•𐌕𐌔𐌝•𐌐𐌝•𐌝𐌀𐌐 paí íp íst pústin slagím
10 𐌉𐌂𐌍𐌀𐌕•𐌔𐌝𐌄𐌅𐌖𐌔•𐌔𐌝𐌄𐌕𐌀𐌍𐌄𐌔 senateís suveís tangi-
𐌝𐌋•𐌌𐌞𐌅𐌀𐌊𐌀𐌓𐌀𐌁𐌝𐌓𐌕•𐌃𐌞𐌍 núd tríbarakavúm lí-
𐌀𐌁𐌝𐌓𐌕•𐌊𐌞𐌝•𐌌𐌝𐌍𐌝 • 𐌃𐌖𐌕𐌝𐌊 kítud vac. íním íúk tríba-
𐌔𐌞𐌍𐌀𐌋𐌅𐌞𐌍•𐌌𐌀𐌐•𐌚𐌖𐌉𐌊𐌊𐌀𐌓 rakkiuf pam núvlanús
𐌌𐌝𐌍𐌝•𐌕𐌄𐌔𐌖𐌕•𐌕𐌀𐌊𐌀𐌁𐌝𐌓𐌕 tríbarakattuset íním
15 𐌃𐌖𐌕𐌔𐌄•𐌌𐌞𐌍𐌀𐌋𐌅𐌞𐌍•𐌚𐌖𐌉𐌕𐌕𐌝𐌞 úíttiuf núvlanúm estud
𐌔𐌞𐌍𐌀𐌋𐌋𐌄𐌁𐌀•𐌃𐌝𐌐•𐌝𐌀𐌅𐌔•𐌌𐌖𐌊𐌊𐌄 vac. ekkum svaí píd abellanús
𐌝𐌓𐌕•𐌊𐌞𐌝•𐌕𐌄𐌔𐌖𐌕•𐌕𐌀𐌊𐌀𐌓𐌀𐌁𐌝𐌓𐌕 tríbarakattuset íúk trí-
𐌚𐌖𐌉𐌕𐌕𐌝𐌞•𐌌𐌝𐌍𐌝•𐌚𐌖𐌉𐌊𐌊𐌀𐌓𐌀𐌁 barakkiuf íním úíttiuf
𐌕𐌅𐌀 • 𐌓𐌖𐌕𐌔𐌄•𐌌+𐌍𐌀𐌋𐌋𐌄𐌁𐌀 abellanúm estud vac. avt
20 𐌌𐌀•𐌌𐌀𐌍𐌔𐌝𐌚•𐌔𐌝𐌞𐌇𐌝𐌄𐌚•𐌕𐌔𐌞𐌐 púst feíhúís pús físnam am-
𐌋𐌄𐌁𐌀•𐌐𐌄𐌍•𐌝𐌄𐌓𐌄𐌕•𐌝𐌄𐌔𐌝𐌄•𐌕𐌄𐌓𐌚 fret eíseí tereí nep abel-
𐌌𐌖𐌃𐌝𐌐•𐌔𐌞𐌍𐌀𐌋𐌅𐌞𐌍•𐌐𐌄𐌍•𐌔𐌞𐌍𐌀𐌋 lanús nep núvlanús pídum
𐌄𐌇𐌕•𐌕𐌅𐌀 • 𐌔𐌍𐌝𐌕•𐌕𐌀𐌊𐌀𐌓𐌀𐌁𐌝𐌓𐌕 tríbarakattíns vac. avt the-
𐌕𐌔𐌝•𐌝𐌄𐌓𐌄𐌕•𐌝𐌄𐌔𐌄•𐌃𐌞𐌐•𐌌𐌞𐌓𐌅𐌀𐌔 savrúm púd e<í>seí tereí íst
25 [.]+𐌕•𐌃𐌀𐌊𐌝𐌍𐌝𐌞𐌌•𐌔𐌍𐌝𐌔𐌍𐌄𐌕𐌀𐌐•𐌍𐌞𐌐 pún patensíns múíníkad tạ[n]-
[---]𐌄•𐌃𐌝𐌐•𐌌𐌝𐌍𐌝•𐌔𐌍𐌝𐌔𐌍𐌄𐌕𐌀𐌐•𐌃𐌝𐌍𐌉𐌂 ginúd patensíns íním píd e[íseí]
[---]𐌄𐌄•𐌃𐌝𐌐𐌀𐌊𐌊𐌞𐌐•𐌝𐌄𐌓𐌅𐌀𐌔𐌄𐌇𐌕 thesavreí púkkapíd ee[stít]
𐌔𐌞𐌓𐌕𐌕𐌋𐌀•𐌌𐌀𐌓𐌕𐌕𐌋𐌀•𐌌𐌞𐌝𐌕𐌕𐌝+ ạíttíúm alttram alttrús
+𐌝𐌂𐌀𐌋𐌔•𐌓𐌄𐌕𐌍𐌀•𐌕𐌅𐌀 • 𐌔𐌍𐌝𐌓𐌓𐌄[.] [f]erríns vac. avt anter slagíṃ
30 𐌌𐌀𐌍𐌀𐌋𐌅𐌞𐌍•𐌌𐌝𐌍𐌝•𐌌𐌀𐌍𐌀𐌋𐌋𐌄𐌁[.] [a]bellanam íním núvlanam
𐌢 𐌞𐌃𐌄𐌐•𐌕𐌔𐌝•𐌞𐌅𐌖𐌓𐌖•𐌞𐌝𐌅•𐌃𐌀𐌋𐌋𐌞[.] [s]úllad víú uruvú íst pedú X
+𐌄𐌌𐌄𐌓𐌄𐌕•𐌝𐌀𐌝𐌚𐌄𐌌•𐌝𐌀𐌝𐌅•𐌝𐌀𐌔𐌝[.] [e]ísaí víaí mefiaí teremeṇ-
𐌕𐌄𐌝𐌀𐌕𐌔•𐌞+[.] [n]ịú staíet

Apparat critique :

l. 7 {pússtíst} ST : pús stí<n>t Imag. Ital. : pússtíst Franchi de Bellis.

Traduction :

De même, [si les Nolans veulent (?)] construire [quelque chose …] liímítú[m] pernúm dont le temple d’Hercule occupe le milieu (?), (si c’est) à l’extérieur des murs qui entourent le temple d’Hercule au-delà de (?) / près de (?) la voie qui est là, le long de la slag-, sous réserve (?) d’une décision de leur sénat, qu’il (leur) soit permis de construire ;
[l.12] et que cette construction que les Nolans auront construite, ainsi que son usage, appartiennent aux Nolans.
[l. 15] De même, si les Abellans ont construit quelque chose, que cette construction que les Abellans auront construite, ainsi que son usage, appartiennent aux Abellans.
[l. 19] Mais au delà des murs qui entourent le temple, sur ce terrain, que ni les Abellans, ni les Nolans ne construisent quoi que ce soit.
[l. 23] Mais, le réceptacle à offrandes qui est sur ce terrain, lorsqu’ils l’ouvriront, qu’ils l’ouvrent par décision commune ; et ce qui est dans ce réceptacle, quoi que ce soit, qu’ils l’emportent à parts égales chacun de son côté.
[l. 29] Mais, à l’intérieur de la slag- abellane et (de la slag- ?) nolane, [s]úllad[1] la voie est large (?) pedú[2] 10 (?) au milieu de cette voie sont des bornes.

[1] Abl. fém. sing. (adverbial ?) d’un adj. signifiant probablement « tout », « entier » « d’un seul tenant ».

[2] Peut-être « pieux », « bornes » ou alors « pieds » (= unité de mesure).

Texte osque : Vetter, 1 ; Franchi De Bellis 1988 ; ST, Cm 1, p. 114 sq. ; Imag. Ital., Abella 1, avec bibliographie antérieure.

Références :

  • Franchi de Bellis, A., « Il Cippo abellano », Pubblicazioni dell’Università di Urbino, Scienze umane. Serie di linguistica letteratura arte, 12, 1988.
  • Imag. Ital. = Crawford, M., et al. (ed.), Imagines Italicae. A Corpus of Italic Inscriptions (3 vol.), London, 2011.
  • ST = Rix, H., Sabellische Texte. Die Texte des Oskischen, Umbrischen und Südpikenischen, Heidelberg, 2002.
  • Vetter, E., Handbuch der italischen Dialekte, Heidelberg, 1953.

Programme de constructions de L. Betilienus Vaarus

Alatri (Aletrium), Latium, fin IIe s. av. J.-C.

L. Betilienus L. f. Vaarus | hæc quæ infera scripta | sont de senatu(s) sententia | facienda coirauit : semitas |5 in oppido omnis, porticum qua | in arcem eitur, campum ubei | ludunt, horologium, macelum, | basilicam calecandam, seedes, | [l]acum balinearium, lacum ad |10[p]ortam, aquam in opidum adqu(e) | arduom pedes CCCXL fornicesq(ue) | fecit, fistulas soledas fecit. | Ob hasce res censorem fecere bis, | senatus filio stipendia mereta |15 ese iousit, populusque | statuam donauit Censorino.

Lucius Betilienus Varus, fils de Lucius, a fait réaliser sur décision du Sénat les travaux que voici : tous les chemins dans la ville, le portique qui conduit à l’acropole, le terrain pour les jeux, le cadran solaire, le marché couvert, l’enduit mural de l’Hôtel de ville, les bancs, la piscine pour les bains, la citerne près de la porte. Il a construit la conduite d’eau alimentant la ville, et jusqu’en haut (?), sur trois-cent-quarante pieds, avec les arcs (de soutien) ; il a fait des tuyaux étanches. C’est pourquoi on l’a élu censeur à deux reprises et le Sénat a ordonné que son fils soit considéré comme ayant accompli son service militaire, et le peuple l’a gratifié, lui, Censorinus, d’une statue.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL X, 5807; CIL I2, 1529; ILLRP, 528.


Décret du pagus Herculaneus

Décret du pagus Herculaneus relatif au financement d’une construction par les magistri de Jupiter Compages, Capoue, 14 février 94 av. J.-C.

Pagus Herculaneus scivit a(nte) <d>(iem) X Termina[lia] | co<l>legium seive magistrei Iovei Campagei s[unt] | utei in porticum paganam refeciendam | pe[c]uniam consumerent ex lege pagana |5 arbitratu Cn(aei) Laetori Cn(aei) f(ilii) magistrei | pagei[[ei]] uteique ei co[l]legio seive magistri | sunt Iovei Compagei locus in t(h)eatro | esset tamqua(m) sei [[sei]] lu[d]os fecissent | L(ucius) Aufustius L(uci) l(ibertus) Strato C(aius) Antonius M(arci) l(ibertus) |10 Nico Cn(aeus) Avius Cn(aei) l(ibertus) Agathocles C(aius) Blossi(us) | M(arci) l(ibertus) Protemus M(arcus) Ramnius P(ubli) l(ibertus) Diop(h)ant(us) | T(itus) Sulpicius P(ubli) Q(uinti) pu(pilli) l(ibertus) Q(uintus) Novius Q(uinti) l(ibertus) Protem(us) | M(arcus) Paccius M(arci) l(ibertus) Philem(o) M(arcus) Licculeius M(arci) l(ibertus) | Philin(us) Cn(aeus) Hordeonius Cn(aei) l(ibertus) Euphemio |15 A(ulus) Pollius P(ubli) l(ibertus) Alexand(er) N(umerius) Munnius N(umeri) l(ibertus) | Antiocus C(aio) Coelio C(ai) f(ilio) Caldo [L(ucio)] Domitio Cn(aei) f(ilio) Ahenobarb(o) co(n)s(ulibus)

Le pagus Herculaneus a décidé, dix jours avant les Terminalia : que le collège, à savoir ceux qui sont magistri de Jupiter Compages, que (ceux-ci) dépenseraient, conformément à la loi du pagus, (leur) argent pour réparer le portique du pagus, à la discrétion de Gnaeus Laetorius, fils de Gnaeus, magister du pagus ; et que ce collège, à savoir ceux qui sont magistri de Jupiter Compages, que (ceux-ci) auraient (droit à) une place (réservée) dans le théâtre comme s’ils avaient organisé des jeux. (Sont magistri de Jupiter Compages) : L(ucius) Aufustius Strato, a(ffranchi de) L(ucius), C(aius) Antonius Nico, a(ffranchi de) M(arcus), Cn(aeus) Avius Agathocles, a(ffranchi de) Cn(aeus), C(aius) Blossi(us) Protemus, a(ffranchi de) M(arcus), M(arcus) Ramnius Diophant(us), a(ffranchi de) P(ublius), T(itus) Sulpicius, a(ffranchi des) pu(pilles) de P(ublius) Q(uintius), Q(uintus) Novius Protem(us), a(ffranchi de) Q(uintus), M(arcus) Paccius Philem(o), a(ffranchi de) M(arcus), M(arcus) Licculeius Philin(us), a(ffranchi de) M(arcus), Cn(aeus) Hordeonius Euphemio, a(ffranchi de) Cn(aeus), A(ulus) Pollius Alexand(er), a(ffranchi de) P(ublius), N(umerius) Munnius Antiocus, a(ffranchi de) N(umerius), sous le consulat de C(aius) Coelius Caldus, f(ils de) C(aius), et L(ucius) Domitius Ahenobarbus, f(ils de) Cn(aeus).

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL I2, 682 ; CIL X, 3772 ; ILS 6302 ; ILLRP 719


Loi de Tarente

Loi constitutionnelle du municipe de Tarente, années 80-60 av. J.-C.

] | ne esse liceat neive qu[od]quod eius municipi pequniae publicae sacrae | religiossae est erit fra[u]dato neive av[e]rtito neive facito quo eorum | quid fiat neive per li[tt]eras publicas fraudemve publicum peius | facito d(olo) m(alo) quei faxit quanta ea res erit quadruplum multae esto |5 eamque pequniam mu[n]icipio dare damnas esto eiusque pequniae | magistratus quei quomque in municipio erit petitio exactioque esto | IIIIvir(ei) aedilesque quei h(ac) l(ege) primei erunt quei eorum Tarentum venerit | is in diebus XX proxumeis quibus post h(anc) l(egem) datam primum Tarentum venerit | facito quei pro se praesstat praedes praediaque ad IIIIvir(um) det quod satis |10 sit quae pequnia public[a sa]cra religiosa eius municipi ad se in suo magistratu | pervenerit eam pequni[a]m municipio Tarentino salvam recte esse futur[a]m | eiusque rei rationem r[ed]diturum ita utei senatus censuerit isque IIIIvir | quoi ita praes dabitur ac[c]ipito idque in tabu[leis p]ubliceis scriptum sit | facito quique quomqu[e] comitia duovireis a[edi]libusve rogandeis |15 habebit is antequam maior pars curiarum quemque eorum quei | magistratum eis comitieis petent renuntiabit ab eis quei petent praedes | quod satis sit accipito [q]uae pecunia publica sacra religiosa eius municipi | [ad] quemque eorum in eo magistratu pervenerit eam pequniam municipio | Tarentino salvam rec[te] ess[e futu]ra[m ei]usque rei ration[e]m redditurum |20 ita utei senatus ce[nsu]erit [i]dque in [tabul]eis publiceis scriptum sit facito | quodque [quoi]que neg[otium pub]lice in m[unicipi]o de s(enatus) s(ententia) datum erit negotive | publicei gesserit pequniamque publica[m deder]it exegerit is quoi ita negotium | datum erit negotive quid publice gesser[it] pequniamve publicam dederit | exegerit eius rei rationem senatui reddito refertoque in di[eb]us X proxume[is] |25 quibus senatus eius municipi censuer[i]t sine d(olo) m(alo) | quei decurio municipi Tarentinei est erit queive in municipio Tarenti[no in] | senatu sententiam deixerit is in o[pp]ido Tarentei aut intra eius muni[cipi] | fineis aedificium quod non minu[s] MD tegularum tectum sit habeto [sine] | d(olo) m(alo) quei eorum ita aedificium suom non habebit seive quis eorum |30 aedificium emerit mancupiove acceperit quo hoic legi fraudem f[axit] | is in annos singulos HS n(ummum) MMMMM municipio Tarentino dare damnas esto | nei quis in oppido quod eius municipi e[r]it aedificium detegito neive dem[olito] | neive disturbato nisei quod non deterius restituturus erit nisei d[e] s(enatus) s(ententia) | sei quis adversus ea faxit quant[i] id aedificium f[u]erit tantam pequni[a]m |35 municipio dare damnas esto eiusque pequniae [que]i volet petiti[o] esto | magi(stratus) quei exegerit dimidium in [p]ublicum referto dimidium in l[u]deis quos | publice in eo magistratu facie[t] consumito seive ad monumentum suom | in publico consumere volet l[icet]o idque ei s(ine) f(raude) s(ua) facere liceto | sei quas vias fossas clouacas IIIIvir IIvir aedilisve eius municipi caussa |40 publice facere immittere commutare aedificare munire volet intra | eos fineis quei eius municipi erun[t] quod eius sine iniuria fiat id ei facere | liceto | quei pequniam municipio Tarentin[o] non debebit sei quis eorum quei | municeps erit neque eo sexennio [p]roxumo quo exeire volet duovirum […]

I. --- que cela ne soit pas permis, que nul ne s’approprie par fraude ni ne détourne de l’argent qui appartient ou appartiendra à ce municipe, qu’il s’agisse d’argent public, d’argent sacré ou d’argent soumis à une restriction religieuse, et que nul ne fasse en sorte qu’une telle fraude se produise qu’il n’amoindrisse pas non plus le patrimoine public par dol, que ce soit en manipulant les comptes publics ou par toute autre espèce de fraude. Quiconque agira ainsi sera redevable d’une amende s’élevant au quadruple de la somme détournée, et il sera obligé de verser cette somme au municipe ; la procédure visant à réclamer et à recouvrer cette somme sera du ressort de n’importe quel magistrat en charge dans le municipe. II. Quant aux premiers quattuorvirs et édiles qui seront en charge en vertu de cette loi, quiconque d’entre eux viendra à Tarente devra, dans un délai de vingt jours après son arrivée à Tarente suite à l’édiction de la présente loi, faire en sorte que quelqu’un se porte garant pour lui, et devra produire devant les quattuorvirs des garants et des garanties qui soient suffisants, pour assurer que toute somme d’argent appartenant à ce municipe - qu’il s’agisse d’argent public, d’argent sacré ou d’argent soumis à une restriction religieuse - qui lui sera remise dans le cadre de sa charge sera correctement préservée pour le compte du municipe de Tarente ; et il en rendra compte conformément à l’avis du Sénat (= Sénat local de Tarente). Et que le quattuoruir devant lequel on aura ainsi produit un garant le déclare recevable et fasse en sorte que cela soit porté sur les registres publics. Quiconque tiendra l’assemblée pour l’élection des duovirs ou des édiles devra, avant que la majorité des curies ne proclame l’élection de l’un des candidats à la magistrature devant ladite assemblée, recevoir des canditats des garants suffisant à assurer que toute somme d’argent appartenant à ce municipe – qu’il s’agisse d’argent public, d’argent sacré ou d’argent soumis à une restriction religieuse – qui sera remise à l’un d’entre eux dans le cadre de ladite charge sera correctement préservée pour le compte du municipe de Tarente ; et il en rendra compte conformément à l’avis du Sénat ; et il fera en sorte que cela soit porté sur les registres publics. Quiconque dans le municipe recevra, sur l’avis du Sénat, une affaire à traiter, quelle qu’elle soit, pour le compte de la collectivité, ou traitera une affaire publique et versera ou percevra de l’argent public, que celui à qui une telle affaire aura été confiée, ou qui traitera une affaire publique et versera ou percevra de l’argent public en rende compte au Sénat et en fasse rapport dans un délai de dix jours à compter de la décision du Sénat dudit municipe, et ceci sans dol. III. Quiconque est ou sera décurion du municipe de Tarente ou aura voix au Sénat dans le municipe de Tarente devra posséder à l’intérieur des murs de la ville de Tarente ou sur le territoire de ce municipe une maison dont le toit compte au moins 1’500 tuiles, et cela sans dol. Celui d’entre eux qui ne possédera pas en propre une telle maison ou qui achètera ou acquerra une maison pour frauder cette loi sera obligé de verser, pour chaque année, 5’000 sesterces au municipe de Tarente. IV. Qu’à l’intérieur des murs de la ville qui tiendra lieu de centre à ce municipe, personne ne découvre, ne démolisse ou ne démantèle de maison s’il ne la remet pas ultérieurement dans un état au moins comparable à son état antérieur, à moins que le Sénat n’en décide autrement. Si quelqu’un agit en violation de cette disposition, il sera tenu de verser au municipe une somme égale au prix de ladite maison et il appartiendra à quiconque le voudra de réclamer cette somme. Le magistrat qui percevra cette somme en versera la moitié au trésor public ; il en dépensera l’autre moitié dans le cadre des jeux qu’il donnera publiquement dans l’exercice de sa charge ; ou s’il veut la dépenser dans la construction d’un sien monument dans le cadre public, qu’il lui soit permis de le faire sans qu’on puisse l’accuser de fraude. Si un quattuorvir, un duovir ou un édile veut, dans l’intérêt de ce municipe, procéder officiellement à la construction, à l’installation, à la modification, à l’édification, au pavement de rues, de fossés, ou d’égouts sur le territoire qui aura été attribué au dit municipe, qu’il lui soit permis de le faire pour autant qu’il n’y ait pas injustice de sa part. Quiconque sera citoyen du municipe et n’aura pas été duovir durant les six ans qui précéderont le moment où il voudra partir, [sera], s’il n’est pas débiteur du municipe de Tarente, [autorisé à émigrer ? ---

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL I2 590; ILS 6086.

Références :

  • Bispham, E., From Asculum to Actium. The Municipalization of Italy from the Social War to Augustus, Oxford, 2007 (sur la loi de Tarente : p. 205-230).
  • Crawford, M. H., Roman Statutes, vol. I, London, 1996, p. 301-312.
  • Cappelletti, L., Gli statuti di Banzi e Taranto nella Magna Graecia del I secolo a.C., Bern, etc., 2011 (sur la loi de Tarente spécifiquement : p. 115-177).
  • Frederiksen, M. W., « The Republican Municipal Laws: Errors and Drafts », Journal of Roman Studies 55, 1965, p. 183-198.
  • Gabba, E., « Tendenze all’unificazione normativa nel diritto pubblico tardo-repubblicano », in : Id., Italia romana, Como, 1994, p. 45-50.
  • Laffi, U., « Osservazioni sulla lex municipii Tarentini », in : Id., Colonie e municipi nello stato romano, Roma, 2007, p. 191-231 [repris de RAL, s. IX, 15, 2004, p. 611-640].

(En gras : ouvrages proposant une édition du texte avec traduction et commentaire détaillé.)


Pompéi, dédicace d’un bain de vapeur avec mention d’une loi coloniale

Pompéi, Ier s. av. J.-C.

Cette inscription est intéressante car elle fait mention d’une loi coloniale qui fait écho à une disposition qui figure au § IV de la loi constitutionnelle de Tarente (CIL I2 590 = ILS 6086).

C(aius) Vulius C(ai) f(ilius) P(ublius) Aninius C(ai) f(ilius) IIv(iri) i(ure) d(icundo) | laconicum et destrictarium | faciund(um) et porticus et palaestr(am) | reficiunda loca(ve)runt ex | d(ecreto) d(ecurionum) ex |5 ea pe<c>unia quod eos e lege | in ludos aut in monumento | consumere oportuit faciun(da) | coera(ve)runt eidemque proba(ve)ru(nt)

Gaius Vulius, fils de Gaius (et) Publius Annius, fils de Gaius, duovirs en charge de la justice, ont procédé à l’adjudication des travaux de construction d’un bain de vapeur et d’un destrictarium1 ainsi que la réfection des portiques et du terrain de sport, sur décision des décurions, avec l’argent qu’ils devaient selon la loi dépenser pour des jeux ou dans un monument. Ils ont fait faire (les travaux) et en ont contrôlé l’achèvement conforme.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL X, 829


Loi de Furfo

Loi de dédicace du sanctuaire de Furfo, Abruzzes, 58 av. J.-C.

L(ucius) Aienus L(uci) f(ilius) Q(uintus) Baebatius Sex(ti) f(ilius) aedem dedicarunt | Iovis Liberi Furfone a(nte) d(iem) III Idus Quinctileis L(ucio) Pisone A(ulo) Gabinio co(n)s(ulibus) mense Flusare | com(itiali) V lateis olleis legibus illeis regionibus utei extremae undae quae lapide | facta(e) hoiusque aedis ergo uteique ad eam aede scalasque lapide st[r]uctuendas |5 columnae stant citra scalas ad aedem versus stipitesque aedis humus tabula/mentaque utei tangere sarcire tegere devehere defigere mandare ferro oeti | promovere referre (!) fasque esto sei quod ad eam aedem donum datum donatum dedicatum|que erit utei liceat oeti venum dare ubei venum datum erit id profanum esto venditio | locatio aedilis esto quemquomque veicus Furfens(is) fecerint quod se sentiunt eam rem |10 sine scelere sine piaculo alis ne potesto quae pe[c]unia recepta erit ea pe[c]unia emere | conducere locare dare quo id templum melius honestius seit liceto quae pe[c]unia ad eas | res data erit profana est quod d(olo) m(alo) non erit factum quod emptum erit aere aut argento | ea pe[c]unia quae pe[c]unia ad id templum data erit quod emptum erit eis rebus eadem | lex esto quasei sei dedicatum sit sei qui heic sacrum surupuerit aedilis multatio esto |15 quanti volet idque veicus Furf(ensis) mai(or) pars Fif(iculani) e[t] Tares(uni) sei a[b]solvere volent sive condemnare | liceto sei quei ad huc templum rem deivinam fecerit Iovi Libero aut Iovis Genio pelleis | coria fanei sunto

Lucius Aienus, fils de Lucius, Quintus Baebatius, fils de Sextus, ont procédé à la dédicace du temple de Jupiter Liber à Furfo le troisième jour avant les ides de Quinctilis, sous le consulat de Lucius Pison et d’Aulus Gabinius, au mois de Flusaris, le cinquième jour comitial, après avoir promulgué les règles suivantes et établi les limites suivantes : comme ont été faites pour ce temple les cymæ de pierre situées le plus à l’extérieur et comme aux abords de ce temple et des escaliers à construire en pierre se dressent les colonnes à l’avant des escaliers en direction du temple, ainsi que les pieux (enfoncés) dans le sol et les entablements. Qu’il soit <licite> et conforme à la volonté des dieux de toucher, réparer les murs, réparer le toit, emporter (des matériaux), fixer (des objets), confier des travaux, utiliser le fer, déplacer (des objets), (les) remettre en place. Si dans ce temple un don a été donné, offert, dédié, qu’il soit licite de l’utiliser, de le vendre. Une fois vendu, qu’il soit exempt de tout caractère sacré ; que sa vente, son adjudication, soient du ressort de tout édile que le uicus de Furfo aura nommé à cette charge, pour autant qu’ils considèrent (accomplir) cela sans infraction ni offense aux dieux ; nul autre ne pourra le faire. Les espèces qui auront été ainsi encaissées, il sera licite de les utiliser pour tout achat, contrat, adjudication, paiement permettant de rendre ce temple plus beau, plus honorable ; les espèces données en paiement à cet effet seront alors exemptes de tout caractère sacré pour autant que cela ait été fait sans dol. Tout objet payé en bronze ou en argent au moyen d’espèces remises en don à ce temple sera soumis aux mêmes lois que s’il y avait été dédié lui-même. Si quelqu’un soustrait d’ici un objet sacré, qu’il appartienne à l’édile de lui infliger une amende, au montant qu’il veut. Et dans ce cadre, le uicus de Furfo, à la majorité, les Fificulani et les Taresuni, s’il veulent l’absoudre ou le condamner, que cela (leur) soit permis. Si quelqu’un, auprès de ce templum, fait un sacrifice à Jupiter Liber ou au génie de Jupiter, que les peaux et les cuirs soient propriété du sanctuaire.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL IX, 3513 ; CIL I2 756 ; ILLRP 508 ; Laffi, U., « La lex aedis Furfensis », La cultura italica. Atti del Convegno della Società Italiana di Glottologia, Pisa, 19 e 20 dicembre 1977, Pisa, 1977, p. 121-144.

Orientation biliographique complémentaire (non exhaustive) :

  • Dupraz, E., Les Vestins, du nord-osque au latin, Rouen/Le Havre, 2007 (étude linguistique de la loi)
  • De Cazanove, O., L’Italie romaine d’Hannibal à César, Paris, 1994 (texte, traduction et commentaire de la loi)

Stèle de Cornelius Gallus

Filah (Philae), Égypte, 15 avril 29 av. J.-C.

C(aius) Cornelius Cn(aei) f(ilius) Gallu[s, eq]ues Romanus, posṭ reges | a Caesare Deiui f(ilio) deuictos praefect[us Alex]andreae et Aegypti primus, defectioni[s] | Thebaidis intra dies XV quibus hostem u[icit bis a]cie uictor, V urbium expugnator, Bore[se]|os, Copti, Ceramices, Diospoleos Meg[ales, Op]hieu, ducibus earum defectionum inter[ce]|5ptis, exercitu ultra Nili catarhacte[n transd]ucto, in quem locum neque populo | Romano neque regibus Aegypti [arma s]unt prolata, Thebaide communi omn[i]|um regum formidine subact[a], leg[atis re]gis Aethiopum ad Philas auditis, eo[dem] | rege in tutelam recepto, tyran[n]ọ Tṛ[iacontas]choen[i] ịnde (?) Aethiopiae constituto, die[is] | patrieis et Nei[lo adiut]ori d(onum) ḍ(edit).

Texte latin : Gaius Cornelius Gallus, fils de Gnaeus, chevalier romain, premier préfet d’Égypte et d’Alexandrie après que César, fils du Dieu, eut vaincu les rois, victorieux deux fois en 15 jours en bataille rangée – c’est le temps qu’il lui fallut pour vaincre l’ennemi – de l’insurrection de la Thébaïde, ayant pris cinq villes d’assaut, Boresis, Koptos, Kerameia, Diospolis Magna, Ophieion, ayant capturé les chefs de cette insurrection, ayant conduit l’armée au-delà de la cataracte du Nil, là où ni les armes du Peuple romain ni celles des rois d’Égypte ne s’étaient avancées, ayant soumis la Thébaïde, (jusqu’ici) terreur commune de tous les rois, ayant entendu à Philae les envoyés du roi des Éthiopiens, reçu ce même roi sous sa protection et, dès lors (?), l’ayant établi comme tyran (?) / ayant établi un tyran (?) sur les Trente-Schoenae en Éthiopie, a donné (ceci) en offrande aux dieux ancestraux et au Nil Adiutor.

|10 [Γ]άιος Κορνήλιος, Γναίου υἱός, Γάλλ[ος, ἱππεὺ]ς Ῥωμαίων, μετὰ τὴν κατάλυσιν τῶν | ἐν Αἰγύπτωι βασιλέων πρῶτος ὑπὸ Καίσ[αρος ἐπὶ] τῆς Αἰγύπτου κατασταθείς, τὴν Θηβαΐδα [ἀ]|ποστᾶσαν ἐν πεντεκαίδεκα ἡμέραις δὶς [ἐν παρ]ατάξει κατὰ κράτος νικήσας σὺν τῶι τοὺς ἡ|γεμόνας τῶν ἀντιταξαμένων ἑλεῖν, πέν[τε τε πό]λεις τὰς μὲν ἐξ ἐφόδου τὰς δὲ ἐκ πολιορκί[ας] | καταλαβόμενος, Βορῆσιν, Κόπτον, Κεραμική[ν, Διόσπ]ολιν Mεγάλην, Ὀφιῆον, καὶ σὺν τῆι στρατιᾶι ὑ|15περάρας τὸν καταράκτην, ἀβάτου στρατία[ις τῆς χώρ]ας πρὸ αὐτοῦ γενομένης, καὶ σύμπασαν τὴ[ν] | Θηβαΐδα μὴ ὑποταγεῖσαν τοῖς βασιλεῦσιν [ὑποτάξ]ας, δεξάμενός τε πρέσβεις Αἰθιόπων ἐν Φί|λαις καὶ προξενίαν παρὰ τοῦ βασιλέως λ[αβών, τύ]ραννόν τε τῆς Τριακοντασχοίνου τοπαρχία[ς] | μιᾶς ἐν Αἰθιοπίαι καταστήσας, θεοῖς πατ[ρῴοις, Ν]είλῳ Συνλήπτορι χαριστήρια.

Texte grec : Gaios Kornelios Gallos, fils de Gnaios, chevalier des Romains, le premier à avoir été établi sur l’Égypte par César après l’abolition des rois qui étaient en Égypte, ayant vaincu deux fois par force, en l’espace de quinze jours, en bataille rangée, la Thébaïde qui s’était révoltée, y compris la capture des chefs des opposants, ayant pris cinq villes, les unes d’assaut, les autres par siège, Boresis, Koptos, Kerameia, Diospolis Magna, Ophieion, et ayant franchi avec son armée la cataracte, alors qu’avant lui la région avait été infranchissable à toute armée, et ayant soumis la Thébaïde toute entière, qui (jusqu’ici) n’avait pas été soumise par les rois, ayant reçu à Philae des envoyés des Éthiopiens, et ayant accepté la proxenia du roi, et l’ayant établi comme tyran (?) de l’unique toparchie des Trente-Schoenae en Éthiopie, (a offert ceci) en remerciement aux dieux ancestraux et au Nil Συνλήπτωρ.

Traductions : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin et grec : CIL III, 14147, 5 ; ILS 8995 ; I.Philae, 2, 128.

Références : Hoffmann, F., Minas-Nerpel, M., Pfeiffer, S., Die dreisprachige Stele des C. Cornelius Gallus, Berlin/New-York, 2009 (cf. AE 2009, 1643). Bibliographie étendue sur Trismegistos.

La stèle présente également un texte en langue égyptienne (cf. Hoffmann, F., Minas-Nerpel, M., Pfeiffer, S., 2009, mentionné ci-dessus).

Sur le personnage de C. Cornelius Gallus : PIR2 II (1936) C 1369 [A Stein] ; Dio Cass. 53, 23, 5-7 ; 24, 1.


Dédicace de constructions par L. Ateius Capito

Castrum Nouum, Étrurie, fin du Ier s. av. J.-C.

Cette inscription est intéressante car elle permet de mieux comprendre le rôle différencié joué par l’ordre des décurions dans l’octroi d’autorisations de constructions sur des terrains publics ou privés.

L. Ateius M. f. Capito | duom uir quinq(uennalis), | curiam tabularium | scænarium subsellarium loco |5 priuato de sua pecunia c(olonis) C(astri)n(ouensibus) f(aciundum) cœrauit, | porticus cenacula ex decurionum decreto de | sua pecunia c(olonis) C(astri)n(ouensibus) faciund(a) cœrauit idenq(ue) probauit. || D(---) A(---) LIX.

Lucius Ateius Capito, fils de Marcus, duumvir quinquennal, a fait construire de ses propres deniers, sur un terrain privé, pour les citoyens de la colonie de Castrum Novum : la salle de réunion, le bâtiment d’archives, les soubassements pour la scène et les gradins ; il a fait construire sur décision des décurions, de ses propres deniers, pour les citoyens de la colonie de Castrum Novum : les portiques et la salle de banquet, et il en a contrôlé l’achèvement conforme.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL XI, 3583

Références : Cf. notamment Aberson, M., « L’implicite et l’explicite dans les inscriptions dédicatoires (République-Empire) », in : Crété, M. (dir.), Discours et systèmes de représentation : modèles et transferts de l’écrit dans l’Empire romain. Actes des colloques de Nice (septembre 2009 – décembre 2010), Besançon, 2016, p. 103-119 (spécifiquement p. 114).

Cet Ateius Capito est peut-être le centurion syllanien cité par Tacite, Ann. 3, 75, grand-père du célèbre jurisconsulte de l’époque augustéenne (cos. 5 apr. J.‑C.). À défaut, il lui est très probablement apparenté.


Épitaphe de Q. Aemilius Secundus

Épitaphe du chevalier Q. Aemilius Q. f. Pal. Secundus, Beyrouth (Berytus), aujourd’hui à Venise, terminus post quem 14 apr. J.-C.

Q(uintus) Aemilius Q(uinti) f(ilius) | Pal(atina) Secundus, [in] | castris diui Aug(usti) [sub] | P(ublio) Sulpi[c]io Quirinio le[g(ato) Aug(usti)] |5 [Ca]esaris Syriae honori|bus decoratus, pr[a]efect(us) | cohort(is) Aug(ustae) I, pr[a]efect(us) cohort(is) II Classicae. Idem | iussu Quirini censum egi |10 Apamenae ciuitatis mil|lium homin(um) ciuium CXVII, | idem missu Quirini aduersus | Ituraeos in Libano monte | castellum eorum cepi ; et ante |15 militiem (!) praefect(us) fabrum | delatus a duobus co(n)s(ulibus) ad ae|rarium ; et in Colonia | quaestor, aedil(is) II, duumuir II, | pontifexs (!). |20 Ibi positi sunt Q(uintus) Aemilius Q(uinti) f(ilius) Pal(atina) | Secundus, f(ilius), et Aemilia Chia, lib(erta). | H(oc) m(onumentum) amplius h(eredem) n(on) s(equetur).

Quintus Aemilius Secundus, fils de Quintus, de la tribu Palatina, décoré des honneurs dans le camp du dieu Auguste sous le commandement de Publius Sulpicius Quirinius, légat d’Auguste César en Syrie, préfet de la cohorte I Augusta, préfet de la cohorte II Classica. C’est moi qui, sur l’ordre de Quirinius, ai conduit le recensement de la cité d’Apamée, de 117’000 citoyens ; qui, envoyé par Quirinius contre les Ituréens dans le Mont-Liban, ai pris l’un de leur poste fortifié ; et, avant mon service[1], j’ai été inscrit comme préfet des ouvriers sur les registres de l’aerarium par deux consuls[2]; et dans la Colonie[3] (j’ai été) questeur, édile à deux reprises, duumvir à deux reprises, pontife. Gisent (aussi) ici Quintus Aemilius Secundus, fils de Quintus, de la tribu Palatina, mon fils, et Aemilis Chia, mon affanchie. Ce monument ne passera pas dans la propriété de mon héritier.

Traduction et notes : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL III, 6687; ILS 2683. Voir AE 2006, 1579.

[1] ⇒ comme officier.

[2] ⇒ inscrit comme collaborateur ayant droit à un salaire ⇒ officiellement enrôlé dans l’état-major d’un magistrat en campagne (cf. Mommsen, Th., St.R3., II, p. 98, n. 1 ; De Ruggiero, E., Diz. ep., I, 1894, c. 307-308, s.v. « ad aerarium delatus »).

[3] La colonie de Beyrouth (Berytus), fondée par Auguste en 14 av. J.-C.

Le recensement dirigé par Quirinius a lieu en 6 apr. J.-C. (cf. NT, Luc., 2, 2).


Décret en faveur de Tettia Casta

Naples, mai-août 71 apr. J.-C.

Τεττίαι Κάσται ἱερείαι τ[οῦ — — — — — — | τῶν γυναικῶν οἴκου διὰ βίου ψηφ[ίσματα]. | περὶ οὗ προσανήνενκεν τοῖς ἐν προσκλήτωι Τρανκουίλλιος Ῥοῦφος ὁ ἀντάρχων, περὶ τού[του τοῦ πράγματος οὕτως εὐηρέστησεν]· | τὴν γνώμην ἁπάντων ὁμολογοῦντας κοινὴν εἶναι λύπην τὴν πρόμοιρον Τεττίας Κά[στας τελευτήν, γυναικὸς φιλοτιμησαμέ]|νης εἴς τε τὴν τῶν ἁπάντων εὐσέβειαν καὶ εἰς τὴν τῆς πατρίδος εὔνοιαν, ἀργυρῶν ἀνδριάντων ἀνε[κλείπτους ἀναστάσεις τοῖς θεοῖς ποιη]|σαμένης πρὸς τὸ μεγαλοψύχως εὐεργετῆσαι τὴν πόλιν, τιμᾶν ἀνδριάντι καὶ ἀσπίδι ἐγγ[εγραμμένηι Τεττίαν Κάσταν καὶ θάπτειν αὐτὴν] |10 δαπάνῃ μὲν δημοσίαι, ἐπιμελείᾳ δὲ τῶν προσηκόντων, οὓς δυσχερές ἐστιν παραμυθήσασθαι, λ̣ι[βανωτοῦ λίτρας —ʹ καὶ τό] | περὶ οὗ προσανήνενκεν τοῖς ἐν προσκλήτωι Φούλβιος Πρόβος ὁ ἄρχων, περὶ τούτου τοῦ πρ[άγματος οὕτως εὐηρέστησεν· — — — τὴν] | δημοσίαν δαπάνην, ἣν ἡ βουλὴ συμπαθοῦσα ἐψηφίσατο Τεττίᾳ Κάστᾳ Υ[— — — καὶ στεφανῶσαι] |15 χρυσῶι στεφάνῳ μαρτυροῦντας αὐτῆς τῶι βίωι δημοσίωι ἐπαί[νωι — — — — | [περ]ὶ οὗ προσανήνενκεν τοῖς ἐν προσκλήτωι Ἰούλιος Λειουεια[ν]ὸ[ς ὁ ἀντάρχων, περὶ τούτου τοῦ πράγματος οὕτως εὐηρέστησεν· | Τεττ]ίᾳ τόπον εἰς κηδείαν ἀπὸ τοῦ τείχους ἐν μετώπωι μέχρι [— — — — — |20 ․c.4․]κοντα ἓξ οἰκοδομεῖν ἐπιτρέπειν καὶ ἀπὸ τῆς στ[ήλης εἰς (pedum numerum) πανταχόσε ἄλλωι μηδενὶ κηδείαν]

Décrets pour Tettia Casta, prêtresse à vie de la … maison des femmes (= temple de Déméter Thesmophoros ?). Sous le consulat de Domitianus César, fils de l’Empereur, et de C. Valerius Festus, le 4e jour du mois Lenaion, ont assisté à la rédaction du procès-verbal Lucius Frugi, Cornelius Cerialis, Iunius … , pour l’affaire rapportée à l’assemblée par l’antarchonte Tranquillius Rufus, au sujet de laquelle [il a paru bon d’agir ainsi] : En suivant l’opinion de tous, selon laquelle s’est généralisé le chagrin résultant du décès prématuré de Tettia [Casta parce que cette femme a recherché] le respect de tous et l’amour de sa patrie, qu’elle a fait élever [à maintes et maintes reprises pour les divinités] des statues d’argent, afin de rendre service à la cité avec magnificence ; [que l’on honore Tettia Casta d’une statue et d’un portrait gravé sur bouclier (= imago clipeata) et qu’on l’enterre] à frais publics, sous la responsabilité de ses proches – qu’il est difficile de consoler – ; que l’on donne [… litres d’encens et un li]eu pour sa sépulture et que l’on prenne en charge les frais (inhérents à tout cela). Sous le consulat de César [Domitianus, fils de l’Empereur, et de C. Valerius Festus, le …e jour avant les calendes] de juillet ; ont assisté à la rédaction du procès-verbal Granius Rufus, Lucius Pudens, Poppai[us Severus]. Pour l’affaire rapportée à l’assemblée par l’archonte Fulvius Probus, au sujet de laquelle [il a paru bon de … ] la dépense publique pour la statue que le Conseil compatissant a voté pour Tettia Casta, et de la [couronner] d’une couronne d’or pour témoigner du fait que sa vie fait l’objet d’un é[loge] public … Sous le consulat de Lucius Flavius Fimbria et d’Atilius Barbarus … ; [ont assisté à la rédaction du procès-verbal] Ariston fils de Bykkos, Avilius Arrianus, Verius Li[beralis]. Pour l’affaire rapportée à l’assemblée par [l’antarchonte] Iulius Livianus, au s[ujet] de laquelle [il a paru bon de] veiller à construire pour [Tetti]a un lieu pour sa sépulture, (d’une dimension de) […]6 depuis le mur de devant jusqu’à [ … ], et que l’on autorise [aucune autre sépulture sur ce lieu, de tous les côtés, sur une distance de ? pieds] depuis la [stèle]. Domitius Lepidus et Domitius […] à leur très dou]ce mère ; L. Domitius [… à son épouse].

Traduction : Anne Bielman, Université de Lausanne

Texte grec : IG XIV, 760; Miranda, E., Iscrizioni greche d’Italia: Napoli, vol. I, Roma, 1990, no 85.

Références :

  • Bielman, A., Frei-Stolba, R., « Femmes et funérailles publiques dans l’Antiquité gréco-romaine », Etudes de lettres, 1988.1, p. 22-23.
  • Wesch-Klein, G., Funus Publicum : Eine Studie zur öffentlichen Beisetzung und Gewährung von Ehrengräbern in Rom und den Westprovinzen, Stuttgart, 1993, p. 151-152.

CIL IX, 1156, Aeclanum

Une mère doit s’acquitter des obligations financières que son fils, décédé durant sa magistrature, avait contractées envers leur cité. Aeclanum, Italie centrale, règne d’Antonin le Pieux.

Ti. Claudio | Ti. fil(io) Ti. nepoti | Cor(nelia tribu) Maximo, q(uaestori), | II uir(o) quinq(ennali). |5 hic, cum ageret ae|tat(is) ann(um) XX, in colon(ia) | Aeclan(o) munus edidit | impetrata editione ab Imp(eratore) | Antonino Augusto Pio, in quo |10 honore sepultus est. | cuius mater, Geminia M’. fil(ia) | Sabina, ob honorem eius in | uia ducente Herdonias | tria milia passuum ex d(ecurionum) d(ecreto) in|15tra lustrum honoris eius re|praesentata pecunia strauit.

À Tibérius Claudius Maximus, fils de Tibérius, petit-fils de Tibérius, de la tribu Cornelia, questeur, duumvir quinquennal. C’est lui qui, dans sa vingtième année, donna dans la colonie d’Aeclanum un spectacle de gladiateurs pour l’organisation duquel il avait obtenu l’autorisation de l’empereur Antonin Auguste Pieux, et c’est en exerçant cette fonction qu’il fut enseveli. Sa mère, Geminia Sabina, fille de Manius, fit faire sur trois mille pas le revêtement de la voie qui mène à Herdoniae, suite à une décision des décurions, en versant la somme nécessaire dans le laps de cinq ans correspondant à la fonction de son fils.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL IX, 1156


Dossier de Valerius Pansa et d’Albucia Candida

Un chevalier suit les dispositions testamentaires de son épouse, qui était peut-être plus riche que lui. Novare, IIe s. apr. J.-C.

1. CIL V, 6513 – Novara (Nouaria)

C(aius) Valerius C(ai) f(ilius) Claud(ia tribu) Pansa, flamen | diuorum Vespasiani, Traiani, Hadrian(i), p(rimus) p(ilus) bis, | trib(unus) coh(ortis) VIIII pr(ætoriæ), proc(urator) Aug(usti) prouinc(iæ) Britanniæ, | balineum quod ui <ignis ?> consumptum fuerat, ampliatis solo |5 et operibus, intra biennium pecunia sua restituit et dedicauit ; | in quod opus legata quoque rei p(ublicæ) testamento Albuciæ Candidæ | uxoris suæ HS CC consensu ordinis amplius erogauit.

Gaius Valerius Pansa, fils de Gaius, de la tribu Claudia, flamine de Vespasien, Trajan et Hadrien divinisés, primipile à deux reprises, tribun de la 8e cohorte prétorienne, intendant de l’Empereur pour la province de Bretagne, a restauré de ses propres deniers, en moins de deux ans, avec un agrandissement du terrain et des bâtiments, les bains qui avaient été détruits par la force <d’un incendie ?>, et les a inaugurés. Travaux dans lesquels, avec l’accord de l’ordo, il a également investi la somme supplémentaire de 200’000 sesterces léguée par son épouse Albucia Candida à la cité par testament.

2. CIL V, 6514 – Novara (Nouaria)

------ | [--- fl]am(ini) | [diui] Had[riani], | flamini | diu[or(um)] Vespas(iani) et | [Traiani], pat(rono), [e]q(uiti) R(omano), |5 [et] Albuciae M(arci) [f(iliae) | C]andidae, | [f]lamini[cae | diu]ae Iuliae No[uar(iae)], | flaminic(ae) |10 [d]iuae Sabinae | Ticini, | ciu[--- |
---]ER[---] | ------ ?

À [Gaius Valerius Pansa], … flamine d’Hadrien divinisé, flamine de Vespasien et [Trajan] divinisés, protecteur (de la cité), chevalier romain, et à Albucia Candida, fille de Marcus, flaminique à Novare de Julie divinisée, flaminique à Pavie de Sabine divinisée, ….

Traductions : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL V, 6513 + 6514.

Références : Granino Cecere, M. G., « Flaminicae imperiali ed evergetismo nell’Italia romana », in : Bertholet, F., Bielman Sánchez, A., Frei-Stolba, R., (éds), Égypte – Grèce – Rome. Les différents visages des femmes antiques, Bern, etc., 2008, p. 265-287 [pour ce dossier : p. 281-282].


Dédicace d’une statue de Gavia Marciana et décret des décurions de Puteoli

Puteoli, 187 apr. J.-C.

a) Sur le devant du socle de la statue de Gavia Marciana :

Gaviae M(arci) fil(iae) | Marcianae | honestae et incompara|bilis sectae matron(ae) Gavi |5 Puteolani decurion(is) omnib(us) | honorib(us) functi fil(iae) Curti Cris|pini splendidi equitis Romani | omnib(us) honorib(us) functi uxori Ga|vi Iusti splendidi equit(is) Romani |10 sorori huic cum ob eximi[u]m pu|dorem et admirabilem cas[tit]a|tem i<m>matura et acerba morte | interceptae res p(ublica) funus public(um) | item foleum et tres statuas decr(evit) |15 M(arcus) Gavius Puteolanus pater hon(oratus) | decreti contentus sua pe<c>un(ia) | posuit l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum)

À Gavia Marciana, fille de Marcus, dame d’une conduite honorable et incomparable, fille de Gavius Puteolanus, décurion, ayant assumé toutes les fonctions, épouse de Curtius Crispinus, brillant chevalier romain, ayant assumé toutes les fonctions, sœur de Gavius Iustus, brillant chevalier romain. Alors que la cité, après qu’une mort prématurée et cruelle l’eut enlevée, lui avait accordé, en raison de sa remarquable retenue et de son admirable pureté, des funérailles officielles, ainsi que de l’onguent et trois statues, c’est son père, Marcus Gavius Puteolanus, qui, se contentant de l’honneur conféré par cette décision, a fait poser (cette statue) de ses propres deniers. L’emplacement en a été mis à disposition par décision des décurions.

b) Sur le côté du socle, en plus petites lettres :

L(ucio) Bruttio Crispino L(ucio) Roscio Aeliano co(n)s(ulibus) | V Kal(endas) Novembr(es) | in templo divi Pii scribundo adfuerunt Caep(ius?) Proculus Cossutius Rufinus | Cl(audius) Priscus Calp(urnius) Pistus quod postulante Annio Proculo o(rnato) v(iro) de decernendo |5 funere publico Gaviae M(arci) f(iliae) Marcianae b(onae) m(emoriae) f(eminae) item decem libris folei(!) locisq(ue) | tribus concedendis quae ipsi elegerint in quibus statuae eidem Marcia|nae secundum eiusdem Proculi postulationem ponerentur P(ublius) Manlius Egnati|us Laurinus duovirum(!) v(erba) f(ecerunt) q(uid) d(e) e(a) r(e) f(ieri) p(laceret) d(e) e(a) r(e) i(ta) c(ensuerunt) optasse quidem singulos uni|verosque nostrum in honorem Curti Crispini magistratus n(ostri) primarii |10 viri item Gavi [P]uteolani soceri eius adaeque o(ptimi) v(iri) Gaviae Marcianae r(everentissimae) m(emoriae) f(eminae) | vivae potius honor[e]s conferre quam ad huius modi decretum prosilire ut de | solacio viventium quaereremus ei ideo quod pertineat etiam ad memoriam | puellae ipsius cohonestandum placere huic ordini funus publicum {ei} de|cerni et decem libras folei mitti concedique secundum postulationem Anni |15 o(ptimi) v(iri) ut loca quae elegerint statuendis tribus statuis de consensione nostra | consequantur

Sous le consulat de Lucius Bruttius Crispinus, le cinquième jour avant les calendes de novembre, [1] dans le temple du Divin Pius. Ont assisté à la rédaction du procès-verbal : Caepio Proculus, Cossutius Rufinus, Claudius Priscus, Calpurnius Pistus. Annius Proculus, homme parmi les meilleurs, ayant formulé la requête que soient accordées des funérailles officielles à Gavia Marciana, fille de Marcus, dame de noble mémoire, ainsi que dix livres d’onguent (?), et que (leur)[2] soient donnés en concession trois emplacements, à choisir par eux-mêmes, sur lesquels ils puissent ériger des statues de ladite Gavia Marciana selon la requête dudit Proculus, attendu que Publius Manlius Egnatius Laurinus, l’un des duumvirs, a pris la parole (pour connaître) quelle serait la décision (de l’ordre des décurions) dans cette affaire, (les décurions) ont pris sur ce sujet la décision suivante : “Nous tous, et chacun de nous en particulier, aurions certes souhaité, pour honorer Curtius Crispinus, notre magistrat, homme de tout premier ordre, ainsi que Gavius Puteolanus, son beau-père, homme également parmi les meilleurs, accorder des honneurs de son vivant à Gavia Marciana, dame de noble (?) mémoire, plutôt que d’en arriver à une telle décision, laquelle nous porte hélas à rechercher dans la consolation des vivants le moyen d’honorer malgré tout ensemble la mémoire de la jeune femme elle-même. Plaise au présent ordre (des décurions) de lui accorder des funérailles officielles, de mander (à cet effet) dix livres d’onguent (?), et d’accepter, conformément à la requête d’Annius, homme parmi les meilleurs, que les emplacements qu’ils auront choisis pour y ériger les trois statues (leur) soient attribués avec notre consentement".

[1] Le 28 octobre 187 av. J.-C.

[2] Aux proches de Gavia Marciana.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL X, 1784 ; ILS 6334 ; Sherk, R. K., The Municipal Decrees of the Roman West, Buffalo, 1970, no 35.


Lettre de Catane

Lettre des empereurs Marc Aurèle et Lucius Verus au sujet de la réfection d’un portique, Catane, Sicile.

[Impp. Cæss. M. Aurelio Antonino et L. Aurelio] | [Vero Augustis Arme]niacis suis, Iulius Paternus sa[l(utem)]. | [--- (?) labor]es pertulissem ut se haberet opus por[ticus] | [---. id aut]em propitii uelitis admittere ita me cu[---] | [--- (?) præcept]o uestro in eadem cura remanere deberem, qu[a (?) ---] |5 [porticum ---] reficiendam curaui. cum deinde Catinenses m[---] | [---] quam pecuniam dare iuberetis rescripsi. set Sili[us] | [--- cum declarasset (?) se] nummos subministraturum, idq(ue) ipsum etiam | [so]/[luturum (?) --- atq(ue) cum die]m dari ipsis iussisset, ut ordine suo scribtura fieret | [qua ager publ(icus) (?) in suam cu]ram transiret, II uiri consensu paucorum decurionum |10 [censuere --- man]cipium. cum erga procuratorem uestrum inreuerens u[i]|[deretur quod ita, proban]te curia, ageretur, ingressus petii, ut quatenus neque | [--- interdicere (?) magis]tratibus neq(ue) magistratus uellent in[termitte]re, ordo | [---] | [--- recip]erata, uluis c[ongesta ( ?) ---] |15 [--- mancipi]o darem et decreuer[unt de ---] | [--- ut] inarentur utq(ue) eu[---] | [---]. nec sola haec erogata s[unt, sed etiam] | [---]e HS CCL m(ilia) n(ummum) summi[nistrata sunt]. | [--- atq(ue) ne --- i]mpedirentur, ego de m[eo ---] |20 [---]m trecentoru[m ---] | [--- aug]usteum opus [---] | [---]m expugn[aui ut ---] HS C m(ilia) quae[rerem ---].

[Aux empereurs Césars Marcus Aurelius Antoninus et Lucius Aurelius Verus, Augustes, victorieux des Armé]niens, Julius Paternus adresse son salut. [… la peine (?)] que je me suis donnée pour que le chantier du portique […] se fasse. […] j’espère que vous reconnaîtrez avec bienveillance que […] sur vos instructions je doive conserver cette même charge, [en vertu de (?) laquelle …] je me suis occupé de faire reconstruire le portique […]. Par la suite, comme les Cataniens […], je leur ai indiqué par écrit la somme que vous leur ordonniez de payer. Mais, [comme] Silius [… avait déclaré (?)] qu’il trouverait les fonds et même qu’il […] cela lui-même, et qu’il leur avait alors donné l’ordre de fixer un délai pour établir, selon la procédure qu’il déterminerait, un acte écrit prévoyant que [… terrains publics (?)] passent sous son administration, les duumvirs, avec l’accord de quelques décurions, [ont pris la la décision de …] vendre. Comme il me paraissait qu’agir ainsi, avec [l’accord de] la curie, constituait un manque de respect envers votre chargé d’affaires, je suis intervenu et j’ai demandé que, dans la mesure où […] pas [interrompre l’action des] magistrats et où ceux-ci ne voulaient pas l’interrompre eux-mêmes, l’ordre des décurions […] que je mette en vente [… terrains récu]pérés, [couverts de] roseaux, et ont décrété [que …] soient mis en culture et que […]. Et ce ne sont pas les seules sommes qui ont été dépensées, [mais] 250’000 sesterces supplémentaires ont pu être trouvés [… et, pour éviter que …] ne soient bloqués [plus longtemps], j’ai, de ma poche, […] trois cent[… mille (?) …] la construction […] le [temple] impérial (?) […], j’ai obtenu de haute lutte [que …] cent-mille sesterces […].

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne.

Texte latin : CIL X, 7024 (incomplet) ; AE 1989, 341d.

Note : Aussi bien la notice de l’Année Épigraphique que l’édition de G. Manganaro proposent de très larges restitutions, sur la validité desquelles on peut s’interroger. Nous donnons ici, avec une traduction, le texte conservé assorti des restitutions minimales assurées, d’après Aberson, M., Hufschmid, Th., « Bâtiments publics inachevés : crises et solutions », in : Cébeillac-Gervasoni, M., Lamoine, L., & Berrendonner, C., (éd.), Gérer les territoires, les patrimoines et les crises. Le quotidien municipal II. Actes du colloque, Clermont-Ferrand, 20-22 octobre 2011, Clermont-Ferrand, 2012, p. 253, n. 17.

Voir aussi :

  • Eck, W., Die staatliche Organisation Italien in der hohen Kaiserzeit, München, 1979, p. 214.
  • Belvedere, O., « Opere pubbliche ed edifici per lo spettacolo nella Sicilia di età imperiale», in : ANRW, II, 11, 1, 1988, p. 346-413, spécif. p. 390-391.
  • Haensch, R., Capita provinciarum. Statthaltersitze und Provinzialverwaltung in der römischen Kaiserzeit, Mainz, 1997, p. 480.
  • Korhonen, K., Le iscrizioni del Museo civico di Catania : storia delle collezioni, cultura epigrafica, edizione, Helsinki, 2004, p. 165.
  • Christol, M., «Les cités et les ‘autorités’ publiques : curatelle et patronat. Le cas des sénateurs en Italie», in : Berrendonner, Cl., et al. (dir.), Le quotidien municipal dans l’Occident romain, Clermont-Ferrand, 2008, p. 531, n. 35.

CIL XI, 5939, Tifernum Tiberinum

Des héritiers forcés, en vertu d’un testament, de verser une somme à la cité de Tifernum Tiberinum, après une controverse qui a nécessité, pour être résolue, les avis successifs de deux sénateurs. Fin du IIe s. apr. J.-C.

------ | [--- sib]i et fil(io) suo Ne[.]+++ ex HS LX N poni iussit | et ob dedicatione(m) earum | dec(urionibus) X V, VI uir(is) X III, pleb(i) X II |5 dari iussit. Item reliquit | avac. ?d balinei fabrica(m) rei p(ublicae) | Tif(ernatium) Tib(erinorum) HS CL N, quae ex sen|tentia Aemili Frontonis | cl(arissimi) uir(i), postea deinde Arri |10 Antonini cl(arissimi) uir(i), rei p(ublicae) | Tif(ernatium) Tib(erinorum) | ab Cipellis Profuturo et Pi|centino her(edibus) et ab Arruntia | Ampiana her(ede) Arrunti Grania|ni numerata sunt. Her(edes) posuer(unt). |15 L(ocus) d(atus) d(ecurionum) d(ecreto).

… a fait poser … pour lui-même et son fils … Nepos (?) pour 60’000 sesterces ; à l’occasion de leur inauguration, il a fait distribuer aux décurions cinq deniers par personne, aux sévirs, trois deniers, à la plèbe, deux deniers. De même, il a légué 150’000 sesterces à la cité de Tifernum Tiberinum pour la construction des bains, somme versée à la cité de Tifernum Tiberinum suite à l’avis d’Aemilius Fronto, homme de rang sénatorial, puis ensuite à celui d’Arrius Antoninus, homme de rang sénatorial, par Cipellius Profuturus et Cipellius Picentinus, ses héritiers, ainsi que par Arruntia Ampiana, héritière d’Arruntius Granianus. Ses héritiers ont fait poser ceci. Emplacement attribué par décret des décurions.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL XI, 5939


Achèvement des thermes d’Albenga

Achèvement d’un complexe thermal par le consulaire Q. Virius Egnatius Sulpicius Priscus pour le compte de M. Valerius Bradua Mauricus (cos. 191 apr. J.-C.), mort avant la complétion des travaux. Albenga (Albingaunum), Ligurie, 1ère moitié du IIIe s. apr. J.-C.

M. Valerius Bradua Mauricus, c(larissimae) m(emoriae) u(ir), | co(n)s(ul), pont(ifex), sodalis Hadrianalis, | curator operum publicorum, curator | aquarum sacrae Vrbis et Miniciae, |5 censitor prouinciae Aquetanicae, | pro co(n)s(ule) prouinciae Africae, | balneum quod uiuos inchoaverat | Q. Vi˹r˺ius Egnatius Sulpicius Priscus, | consularis, pontifex et flamen Diui Seueri, |10 curator aquarum sacræ Vrbis et Miniciae | eodemque tempore praefectus alimentorum, | perfectum Albi[n]ga[u]nensibus a[t]signauit.

Les bains que Marcus Valerius Bradua Mauricus, homme de très illustre mémoire, consul, pontife, membre de la confrérie d’Hadrien, responsable des travaux publics, responsable des acqueducs de la Ville Sainte et de la Porticus Minicia, chargé du recensement de la province d’Aquitaine, proconsul de la province d’Afrique, avait commencé à construire de son vivant, Quintus Virius Egnatius Sulpicius Priscus, personnage de rang consulaire, pontife et flamine de Sévère divinisé, responsable des acqueducs de la Ville sainte et de la Porticus Minicia en même temps que préfet des pensions alimentaires, les a remis aux citoyens d’Albingaunum après en avoir achevé la construction.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL V 7783 = ILS 1128

Références :

  • Schumacher, L., Prosopographische Untersuchungen zur Besetzung der vier hohen römischen Priesterkollegien im Zeitalter der Antonine und der Severer (96-235 n. Chr.), Mainz, 1973, p. 251-252
  • Alföldy, G., « Senatoren aus Norditalien », in : Epigrafia e ordine senatorio. Atti del colloquio internazionale AIEGL, Roma, 1981, vol. II (= Tituli, vol. 5), Roma, 1982, p. 309-368)
  • Granino Cecere, M.-G., « Iscrizioni senatorie di Roma e dintorni », ibid., vol. I (= Tituli, vol. 4), p. 631-635
  • Chausson, Fr., « Les Egnatii et l’aristocratie italienne des IIe-IVe siècles , chap. III : « Egnatii, Triarii et Virii », Journal des Savants, 1997-2, p. 236-257
  • Settipani, Chr., Continuité gentilice et continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l’époque impériale. Mythe et réalité, Oxford, 2000, p. 405, n. 1
  • Aberson, M., Hufschmid, Th., « Bâtiments publics inachevés : crises et solutions », in : Cébeillac-Gervasoni, M., Lamoine, L., & Berrendonner, C., (éd.), Gérer les territoires, les patrimoines et les crises. Le quotidien municipal II. Actes du colloque, Clermont-Ferrand, 20-22 octobre 2011, Clermont-Ferrand, 2012, p. 247-260 (spécifiquement, p. 250).

Reconstruction des bains de Paestum

Un enfant mineur forcé de reconstruire les thermes offerts jadis par son père, décédé depuis, car ceux-ci ont été détruits par un incendie. Tabula ansata, marbre, trouvée à l’entrée des thermes, Paestum, 1re moitié du IIIe apr. J.-C.

M. Tullius Cicero Venne|ianus, II uir q(uin)q(uennalis), p(atronus) c(oloniae), Balneas | Nobas (!) a solo sua pecunia extru|xit et dedicauit. M. Tullius Cice|5ro Venneianus filius balneas eas|dem ui ignis multifaria (!) corruptas | sua pecunia restituit, curantibus Tullis Primigenio et Nedymo et | contutoribus eorum et inco|lumes ad ususm ciuium rei pu|blicae tradidit.

Marcus Tullius Cicero Venneianus, duumvir quinquennal, patron de la colonie, a construit à ses frais les Nouveaux Bains, depuis leurs fondations, et les a inaugurés. Marcus Tullius Cicero Venneianus fils a fait reconstruire à ces frais ces mêmes bains, qui s’étaient effondrés en maints endroits sous l’action du feu – ce sont Tullius Primigenius et Tullius Nedymus et leurs co-tuteurs qui s’en sont occupés – et ils les a remis en parfait état à l’usage des citoyens.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : Mello, M., Voza, G.,Le iscrizioni latine di Paestum, Napoli 1968, no 100.


Construction de Théopolis

Construction de la ville de Théopolis par le consulaire Claudius Postumus Dardanus, défilé de la Pierre-Écrite, Alpes de Haute-Provence (France), entre 413 et 417 apr. J.-C.

Cl(audius) Postumus Dardanus, u(ir) inl(ustris) et pa|triciae dignitatis, ex consulari pro|uinciae Viennensis, ex magistro scri|nii lib(ellorum), ex quaest(ore), ex praef(ecto) pret(orio) Gall(iarum), et |5 Neuia Galla, clar(issima) et inl(ustris) fem(ina), mater fam(ilias), | eius loco cui nomen Theopoli est | uiarum usum caesis utrimque mon|tium laterib(us) praestiterunt. Muros | et portas dederunt quod in agro |10 proprio constitutum tuetioni om|nium uoluerunt esse commune, adni|tente etia˹m˺ uir(o) inl(ustri) com(ite) ac fratre me|morati uiri Cl(audio) Lepido, ex consulari | Germaniae Primae, ex mag(istro) memor(iae), |15 ex com(ite) rerum priuat(arum), ut erga omni|um salutem eoru|m stu-dium e|t deuo|tionis public(ae) ti|tulus possit ostendi.

Claudius Postumus Dardanus, uir inlustris avec rang de patrice, ancien consulaire de la province de Viennoise, ancien maître des requêtes, ancien questeur, ancien préfet du prétoire des Gaules, et N(a)evia Galla, femme clarissime et inlustris, mère de famille, ont procuré à ce lieu dont le nom est Théopolis un accès routier en faisant tailler de part et d’autre les flancs des montagnes. Ils ont offert les murs et les portes, voulant que ceux-ci, établis sur leurs propres terres, servent en commun à la protection de tous ; et Claudius Lepidus, uir inlustris, compagnon et frère du susnommé, ancien consulaire de Germanie Première, ancien magister memoriae, ancien comte du domaine privé, n’a pas non plus ménagé ses efforts afin que cette inscription, rappelant le zèle dont ceux-ci ont fait preuve pour la sauvegarde de tous ainsi que leur engagement public, puisse être vue.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL XII, 1524 ; ILS 1279 ; AE 1959, 58.


Tabula Clesiana

Plaque de bronze inscrite retrouvée à Cles (province de Trente). Son texte est la copie d’un édit de l’empereur Claude de 46 apr. J.-C. au sujet de peuples alpins. La première partie du texte vise à résoudre des controverses entre la cité de Côme et le peuple des Bergalei, qui habitait le Val Bregaglia (actuels canton des Grisons et province de Sondrio). La deuxième valide les actes accomplis en tant que citoyens romains par les Anauni, les Tulliasses et les Sinduni, peuples alpins qui en réalité ne bénéficiaient pas de la citoyenneté romaine, étant en partie attribués au municipe romain de Trente (Tridentum), mais qui depuis plusieurs années se prétendaient citoyens en portant les tria nomina et en stipulant toute sorte de contrats avec les citoyens de Trente.

M(arco) Iunio Silano Q(uinto) Sulpicio Camerino co(n)s(ulibus) | idibus Martis, Bais in praetorio, edictum | Ti(beri) Claudi Caesaris Augusti Germanici propositum fuit id | quod infra scriptum est. |5
Ti(berius) Claudius Caesar Augustus Germanicus, pont(ifex) | maxim(us), trib(unicia) potest(ate) VI, imp(erator) XI, p(ater) p(atriae), co(n)s(ul) designatus IIII, dicit : | « Cum ex ueteribus controuersis pe<nd>entibus aliquamdiu etiam | temporibus Ti(beri) Caesaris patrui mei, ad quas ordinandas | Pinarium Apollinarem miserat, quae tantum modo |10 inter Comenses essent, quantum memoria refero, et | Bergaleos, isque primum apsentia pertinaci patrui mei, | deinde etiam Gai principatu, quod ab eo non exigebatur | referre, non stulte quidem, neglexserit ; et posteac | detulerit Camurius Statutus ad me, agros plerosque |15 et saltus mei iuris esse : in rem praesentem misi | Plantam Iulium amicum et comitem meum, qui | cum, adhibitis procuratoribus meis qui{s}que in alia | regione quique in uicinia erant, summa cura inqui|sierit et cognouerit, cetera quidem, ut mihi demons|20trata commentario facto ab ipso sunt, statuat pronun|tietque ipsi permitto. | Quod ad condicionem Anaunorum et Tulliassium et Sinduno|rum pertinet, quorum partem delator adtributam Triden|tinis, partem ne adtributam quidem arguisse dicitur, |25 tametsi animaduerto non nimium firmam id genus homi|num habere ciuitatis Romanae originem, tamen, cum longa | usurpatione in possessionem eius fuisse dicatur et permix|tum cum Tridentinis, ut diduci ab is sine graui splen<di>di municipi | iniuria non possit, patior eos in eo iure, in quo esse se existima|30uerunt, permanere beneficio meo, eo quidem libentius, quod | pleri{s}que ex eo genere hominum etiam militare in praetorio | meo dicuntur, quidam uero ordines quoque duxisse, | nonnulli <a>llecti in decurias Romae res iudicare. | Quod beneficium is ita tribuo, ut quaecumque tanquam |35 ciues Romani gesserunt egeruntque, aut inter se aut cum | Tridentinis alisue, rata{m} esse iubea<m>, nominaque ea, | quae habuerunt antea tanquam ciues Romani, ita habere is permittam. »

Sous le consulat de Marcus Junius Silanus et Quintus Sulpicius Camerinus, aux ides de mars, dans le prétoire à Baïes, a été affiché l’édicte de Tibère Claude César Auguste Germanicus qui est écrit ci-dessous. Tibère Claude César Auguste Germanicus, grand pontife, investi de la puissance tribunicienne pour la 6e fois, imperator à 11 reprises, père de la patrie, consul désigné pour la 4e fois, dit : « Puisque, à la suite d’anciennes controverses restées pendantes un certain temps déjà à l’époque de mon oncle Tibère César, ce dernier avait envoyé Pinarius Apollinaris pour les régler, uniquement celles qui existaient entre Côme, pour ce dont j’ai souvenir, et les Bergalei, et que celui-ci, d’abord à cause de l’absence obstinée de mon oncle, puis aussi sous le principat de Gaius, a négligé, d’ailleurs pas stupidement, de produire un rapport sur ce que l’on n’exigeait pas de lui ; et puisque, par la suite, Camurius Statutus me dénonça que la plupart des terres et des forêts sont sous ma dépendance ; j’ai envoyé sur place Julius Planta, mon ami et mon camarade, qui, une fois mes procurateurs convoqués – ceux qui étaient dans une autre région et ceux qui étaient à proximité – a enquêté et pris connaissance de l’affaire avec le plus grand soin ; je lui permets de décider et de se prononcer sur toutes les autres questions, telles qu’elles m’ont été présentées dans le commentaire rédigé par lui. Pour ce qui concerne la condition des Anauni, des Tulliasses et des Sinduni, dont une partie est attribuée à Trente et une partie n’est même pas attribuée – on dit que le dénonciateur a prouvé cela – même si je me rends compte que ces populations n’ont pas une origine trop assurée pour avoir la citoyenneté romaine, toutefois, puisqu’on dit qu’elle a été en leur possession pour une longue période d’utilisation et qu’ils sont mélangés aux citoyens de Trente à un tel point qu’on ne pourrait pas les séparer d’eux sans de graves dommages pour ce splendide municipe, je leur permets, par un bienfait de ma part, de rester sous ce droit qu’ils ont estimé avoir, d’autant plus volontiers puisqu’on dit qu’un grand nombre d’hommes de ces populations font leur service militaire dans mon prétoire, que certains sont même devenus officiers et que plusieurs, admis dans les décuries, sont juges à Rome. Je leur concède ce bienfait de telle sorte que tout ce qu’ils ont entrepris et accompli comme des citoyens romains, soit entre eux soit avec les habitants de Trente ou avec d’autres, j’ordonne que ce soit ratifié ; et que ces noms qu’ils ont eu auparavant comme des citoyens romains, je leur permets de les garder ainsi. »

Traduction : Romeo Dell’Era

Texte latin : CIL V, 5050 ; ILS 206 ; cf. SupplIt 6 (1990), p. 194-195.


Trois règlements relatifs au droit des offrandes

Ces trois inscriptions mentionnent des règlements relatifs au droit des offrandes dans la pratique officielle romaine. Elles se réfèrent notamment à la loi (lex dicta) du temple de Diane sur l’Aventin, à Rome, qui semble avoir joué un rôle normatif en la matière, en tout cas depuis l’époque augustéenne.

Dédicace de Tivoli (I.Ital. IV, 1, 73)

------ | fasqu[e esto. ceterae leges huic arae] | sunto q[uae arae Dianae in Auentino monte] | dictae sunt. [Iuppiter Optime Maxime] |5 tibei signum Bona[e deae hac lege do dico] | dedicoque uti sies uole[ns propitius populo] | Romano Quiritibus [item domui praedi]|oque meo coniugi liberis [gentique meae] | conlegaeque meo [---] si om[---] |10 ad aram redit Ianum Iouemqu[e et Iuno]|nem in aram uino praefatus es[to].

(…) [que cela soit] permis. [Que les autres lois relatives à cet autel] soient [les mêmes que celles qui] ont été prononcées [pour l’autel de Diane sur le Mont-Aventin]. [« Jupiter Très-Bon Très-Grand, je] te [donne], te [déclare] la statue de la Bonne[-Déesse, selon cette loi], et je te la dédie afin que tu sois de bon [gré favorable au peuple] romain des Quirites [ainsi qu’à ma maison, mon do]maine, mon épouse, mes enfants, [ma gens], mon collègue [---] ». Si [---] revient vers l’autel, il faudra qu’il ait adressé à Janus, Jupiter [et Ju]non vers l’autel une prière préliminaire avec du vin.

Loi de l’autel de Salone (CIL III, 1933 ; ILS 4907) – 9.10.137 apr. J.-C.

L(ucio) Aelio Caesare II P(ublio) Coelio Balbino Vibullio Pio co(n)s(ulibus), | VII Idus Octobres, | C(aius) Domitius Valens, IIuir i(ure) d(icundo), praeeunte C(aio) Iulio Seuero pontif(ice), | legem dixit in ea uerba quae infra scripta sunt : |5 Iuppiter Optime Maxime, quandoque tibi hodie hanc aram dabo dedicaboque, ollis legib(us) | ollisque regionibus dabo dedicaboque quas hic hodie palam dixero, uti infimum solum huius arae est. | si quis hic hostia sacrum faxit quod magmentum nec protollat, it circo tamen probe factum esto. ceterae | leges huic arae eaedem sunto quae arae Dianae sunt in Auentino monte dictae. hisce legibus hisce regionib(us) | sic uti dixi hanc tibi aram, Iuppiter Optime Maxime, do dico dedicoque uti sis uolens propitius mihi collegisque |10 meis decurionibus colonis incolis coloniae Martia[e I]uliae Salonae coniugibus liberisque nostri[s].

Sous le consulat de Lucius Aelius César pour la seconde fois et de Publius Coelius Balbinus, le 7e jour avant les Ides d’octobre, Gaius Domitius Valens, II vir juridictionnel, sous la dictée de Gaius Julius Sévérus, pontife, a prononcé la loi selon les paroles qui sont inscrites ci-dessous : « Jupiter Très-Bon, Très Grand, du moment que je te donnerai, te dédierai aujourd’hui cet autel, je le donnerai, le dédierai selon les lois et avec les limites que j’énoncerai ici aujourd’hui à haute voix, correspondant au sol qui se trouve sous cet autel. Si on fait un sacrifice sans présenter de magmentum, le sacrifice ne sera pas moins valable. Que les autres lois relatives à cet autel soient les mêmes que celles qui ont été prononcées pour l’autel de Diane sur le Mont-Aventin. Selon les lois et les limites que voici, ainsi que je les ai dites, cet autel, Jupiter Très-Bon, Très Grand, je te le donne, déclare, dédie afin que tu me sois de bon gré favorable, à moi, à mes collègues, aux décurions, aux colons, aux habitants de la Colonia Martia Iulia de Salone et à nos épouses et nos enfants ».

Dédicace de Rimini (CIL XI, 361)

Saluti ex uoto. | Q(uintus) Plautius Iustus aedil(is) Arim(inensium) | n(omine) s(uo) et Cassiae Threptes c(oniugis) s(uae) et | Q(uinti) Plauti Verecundi f(ilii) s(ui) aedem S(aluti) A(ugustae) ded(icauit) |5 h(aec) a(edes) S(alutis) A(ugustae) h(abet) ll(eges) q(uas) D(ianae) R(omae) in A(uentino).

À Salus, à la suite d’un vœu. Quintus Plautius Justus, édile des gens de Rimini, en son nom propre et aux noms de Cassia Threpté, son épouse, et de Quintus Plautius Verecundus, son fils, a dédié ce temple à la Salus impériale. Ce temple de la Salus impériale a les mêmes lois que (celles qui existent) pour Diane, à Rome, sur l’Aventin.

Traductions : Michel Aberson, Université de Lausanne

Pour le commentaire, voir notamment Aberson, M., « Le statut de l’offrande : entre pratiques ‘gauloises’ et ‘romaines’ de dédicace des objets », in : Dalaison, J., (éd.), Espaces et pouvoirs dans l’Antiquité de l’Anatolie à la Gaule. Hommages à Bernard Rémy. Cahiers du CRHIPA no 11, Grenoble, 2007, p. 35-47.


Dédicace à C. Arrius Antoninus

Base de statue avec dédicace à C. Arrius Antoninus, Iulia Concordia, Vénétie, règne de Marc Aurèle (161-180 ap. J.-C.).

Le dédicataire de cette statue, Gaius Arrius Antoninus (PIR2 A 1088), est le destinataire de deux lettres de Fronton. Dans la première (Fronto, ad amicos 2,7 = p. 310-320 Fleury/Demougin), Fronton intervient en faveur d’un certain Volumnius Serenus, ancien décurion de Concordia, de retour d’exil, qui souhaitait retrouver son ancien statut ; dans la seconde, très fragmentaire (ad amicos 2,8 = p. 320-323 Fleury/Demougin), il intervient en faveur d’une certaine Baburiana (le contexte n’est cependant pas clair).

[C.] Arrio [- f.] | [Q]uir(ina) Anto|nino, prae[f(ecto)] | aer[a]ri Saturn[i], |5 iurid[i]co per Italiam [re]|gionis Transpadanae pr[i]|mo, fratri Aruali, praetori | cui primo iurisdictio pupilla|ris a sanctissimis imp(eratoribus) mandata |10 est, aedil(i) curuli, ab actis senatus, se|uiro equestrium turmar(um), tribuno | laticlauio leg(ionis) IIII Scythicae, IIII | uiro uiarum curandar(um), qui pro|uidentia maximorum imperat(orum) mis|15sus urgentis annonae difficuli|tates iuuit et co(n)suluit securi|tati fundatis reip(ublicae) opibus, ordo | Concordiensium patrono opt(imo) | ob innocentiam et labori.

À Gaius Arrius Antoninus, fils de [---], de la tribu Quirina, préfet du Trésor de Saturne, juge sénatorial pour l’Italie, chargé de la région de l’Outre-Pô – le premier à avoir été nommé à ce poste –, frère Arvale, préteur – le premier auquel la juridiction pupillaire a été confiée par les empereurs très vénérables –, édile curule, responsable des protocoles du Sénat, sévir des escadrons de chevaliers, tribun laticlave de la 4e légion Scythique, quattuorvir responsable de l’entretien des rues ; envoyé en mission de par la prévoyance des très grands empereurs, il remédia à d’urgents problèmes d’approvisionnement et, rétablissant les finances de la cité, veilla à sa sécurité (financière) ; l’ordo de Concordia (érige cette statue) à son excellent patron en raison de son intégrité et de la tâche accomplie.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL V, 1874

Pour cette inscription et son contexte, voir :

  • Rossignol, B., « ‛Il avertissait les cités de se méfier des pestes, des incendies, des tremblements de terre’. Crises militaire, frumentaire et sanitaire : les cités de l’Occident au temps de la peste antonine », in : Cébeillac-Gervasoni M., Lamoine, L., Berrendonner, C. (éd.), Gérer les territoires, les patrimoines et les crises. Le quotidien municipal II. Actes du colloque, Clermont-Ferrand, 20-22 octobre 2011, Clermont-Ferrand, 2012, p. 451-470 ;
  • Cresci Marrone, G., Luciani, F., Pistellato, A., « Gestire una crisi a Iulia Concordia : aspetti finanziari, giuridici e politici », ibid., p. 472-485.

CIL X, 1018 et CIL XI, 5182

Ces deux textes (CIL X, 1018, à Pompéi, et CIL XI, 5182, à Vettona) illustrent la volonté du pouvoir impérial d’exercer un certain contrôle sur la gestion des ressources foncières des cités d’Italie afin d’éviter que celles-ci ne se retrouvent dans des situations financières difficiles suite à l’aliénation abusive de terrains publics au profit de propriétaires privés.

1. CIL X, 1018 (Pompéi)

Ex auctoritate | Imp(eratoris) Cæsaris | Vespasiani Aug(usti) | loca publica a priuatis |5 possessa T. Suedius Clemens, | tribunus, causis cognitis et | mensuris factis, rei | publicae Pompeianorum | restituit.

De par l’autorité de l’Empereur César Vespasien Auguste, Titus Suedius Clemens, tribun, procédant à l’audition des causes et aux relevés sur le terrain, a restitué à la cité de Pompéi les domaines publics qui avaient été accaparés par des particuliers.

2. CIL XI, 5182 (Vettona)

[--- re]i publi|[cæ ---] agros | [et pascua ?q]uae oc|[cupata a priu]atis fu|5[erant muni]cipio | [---]m resti|[tuit ? per ---]cium | [--- cu]rato|[rem rei pub]licae.

[---] à la cité [---] les terrains agricoles [et les pâtures ? qui ] avaient été oc[cupées par des parti]culiers [---] les a fait resti[tuer ---] au municipe [--- par l’entremise de [---]cius, curateur de la cité.

Traductions : Michel Aberson, Université de Lausanne


Dédicace et décret des décurions honorant C. Titius Chresimus

Base de statue avec dédicace et décret des décurions honorant le riche affranchi C. Titius Chresimus (Suessa Aurunca, Campanie).

Sur l’une des faces :

C. Titio | Chresimo, augustal II. | huic ordo decurionum | quod pro salute et indulgen|5tia Imp(eratoris) Antonini Pii Felicis Aug(usti) | et ex uoluntate populi munus | familiæ gladiatoriæ ex pecunia | sua diem priuatum secundum digni|tatem Coloniæ ediderit, honorem |10 biselli quo quis optimo exemplo in | Colonia Suessa habuit, et ut aquæ | digitus in domo eius flueret, com|modisque publicis ac si decurio fru|eretur, et Titio Chresimo, filio eius |15 ob merita patris honorem decuriona|tus gratuitum decreuit. ordo decurionum et augustalium | et pleps uniuersa.

À Gaius Titius Chresimus, augustale pour la seconde fois. Attendu que celui-ci, pour la bonne santé et la bonne faveur de l’Empereur Antonin Pieux Heureux Auguste et sur demande du peuple, a organisé le combat d’une troupe de gladiateurs sur une journée entièrement sponsorisée à ses frais, spectacle à la hauteur du prestige de la Colonie, l’ordre des décurions a décidé de lui attribuer l’honneur d’un siège d’apparat, honneur attaché, dans la Colonie de Suessa, aux citoyens particulièrement exemplaires ; il a également décidé de lui accorder l’eau courante dans sa demeure, au débit d’un doigt, de lui permettre de bénéficier des mêmes avantages publics que s’il était lui-même décurion, et d’accorder sans frais à son fils, Titius Chresimus, le titre et la fonction de décurion, en raison des mérites de son père. L’ordre des décurions, celui des augustales et la plèbe toute entière (ont fait ériger cette statue).

Sur l’autre face :

[Q. S]ossio Falcone, C. Iulio | Erucio Claro co(n)s(ulibus), | nonis Septembr(ibus) | Suessæ in b[y]bliotheca M[ati]|5diana. scribundo adfu[erunt] : | T Iulius Bassus, M. Mæsius Q[---], | M. Arrius Adiutor, L. Mildius [---], | L. Asinius Marsirianus. | quod uniuersi [---]ANTIBA[---]|10lius HE[---]|DIEM[---]|[---]EIVS[---]|ANT gratuitum [honorem ?]| decurionatus ei O[---] | statuiq(ue) eius ob munificent[iam ---]|15 diem priuati editi[onis ? ---]| l(ocus) d(atus) d(ecurionum) d(ecreto).

Sous le consulat de Quintus Sossius Falco et de Gaius Julius Erucius Clarus (= 193 apr. J.-C.), aux nones de septembre, à Suessa, dans la bibliothèque de Matidia. Ont assisté à la prise du procès-verbal : Titus Julius Bassus, Marcus Mæsius Q[---], Marcus Arrius Adiutor, Lucius Mildius [---], Lucius Asinius Marsirianus. Attendu que tous [---] sans frais le [titre et la fonction ?] de décurion lui [---] et soit érigé en raison de sa générosité [---] un jour de spectacle sponsorisé. L’emplacement (de ce monument) a été mis à disposition par décision des décurions.

Traduction : Michel Aberson, Université de Lausanne

Texte latin : CIL X, 4760